Six mois après la Coupe du monde, où en est le foot amateur?

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Simon Ruben
ENQUÊTE - Il y a six mois, la bande à Deschamps remportait la Coupe du monde. Quelles incidences a eu ce titre sur le football français ?
ENQUÊTE EUROPE 1

Pour essayer d'évaluer les retombées économiques, les hausses de licenciés, mesurer un peu l'impact du mondial, Europe 1 a enquêté au lendemain du sacre de Griezmann et ses copains, l'été dernier. La première info, c'est l'augmentation du nombre de licenciés. C'est le cas un peu partout en France.

Vers une hausse de 10% environ du nombre de licenciés. Dans les Landes, on enregistre par exemple une hausse historique de 13% sur un an. Dans l'Yonne, plusieurs petits clubs ont vu leur nombre de licenciés doubler après l'été. En Bretagne et en Normandie, dans le sud, des présidents de clubs un peu dépassés reconnaissent avoir dû les entrainements en 2 pour accueillir tout le monde. Faire deux groupes d'entrainement d'1h30 au lieu d'une seule séance de 3h, voilà la solution pour absorber les nouveaux licenciés.

On se dirige, à l'échelle nationale, vers une hausse de 8 à 10% environ du nombre de licenciés. Soit à peu près 200.000 personnes en plus. C'est presque autant qu'après le mondial 98 : "c’est une chance et un défi, car tous ces gamins sont accueillis en école de foot par des bénévoles !  On manque d’éducateurs dans le milieu rural et d’infrastructures en ville. Malheureusement, l’hémorragie se poursuit chez les 17-18 ans et chez les séniors, car on a envie de pratiquer un autre football, avec moins de contraintes, sans sacrifier son dimanche", explique Eric Thomas, président de l'association française du football amateur, qui se félicite par ailleurs de la subvention de six millions d’euros débloquée par la Fédération.

La forte dynamique de féminisation du foot. Plus d’enfants, moins d’ados et de jeunes adultes, donc, mais aussi… plus de filles : "c’est une super nouvelle, notamment dans la perspective de la Coupe du monde", ajoute le même Eric Thomas. Une mode qui ne semble pas prête de s’arrêter tant la dynamique de féminisation du foot est forte.

Ces jeunes filles, justement, Europe 1 les a rencontrées tout récemment, au tirage au sort du mondial féminin. Elles en ont sûres : 2019 sera l’année du foot féminin : "il faut qu’il y ait une certaine égalité, que les garçons ne soient pas les seuls à pouvoir faire des choses" ; "cela va mettre fin aux préjugés, ce ne sont pas forcément les garçons qui jouent au foot" ; "on est meilleur qu’eux maintenant !"

2019 sera donc bien une année charnière pour le foot français, qui table encore sur une hausse importante des licenciés en 2019 à la faveur d'un bon résultat des joueuses de l'équipe de France, l'été prochain.