Abaisser la ligne de placage au rugby ? Éric Blanc appelle à "séparer le monde amateur et le monde professionnel"

Pour Éric Blanc, l'urgence est de protéger les jeunes joueurs.
Pour Éric Blanc, l'urgence est de protéger les jeunes joueurs. © EUROPE 1
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Thibauld Mathieu , modifié à
Au micro de Matthieu Belliard, le consultant rugby d'Europe 1 appelle à agir "très rapidement" pour protéger les jeunes joueurs. Sur les professionnels, il se veut légèrement plus mesuré.

"On est devant un drame absolu". Quelques jours après la mort de Nicolas Chauvin, joueur de 18 ans de l'équipe Espoirs du Stade Français, Éric Blanc appelle les instances du rugby français à agir "très rapidement" pour "protéger nos jeunes". Au micro de Matthieu Belliard, le consultant rugby d'Europe 1 insiste sur la nécessité de "bien séparer le monde amateur et le monde professionnel".

"On ne pourra pas non plus éviter les contacts". Jeudi soir, la Fédération française (FFR) et la Ligue (LNR) ont proposé à la fédération internationale d'interdire les placages au-dessus de la ceinture, quand ils sont aujourd'hui limités aux épaules. Les deux institutions souhaitent également interdire le plaquage à deux joueurs et pénaliser plus durement celui tête contre tête. "On ne pourra pas éviter non plus les contacts, car c'est un sport de combat collectif et il y a des collisions", juge pour sa part Éric Blanc. "Le seul problème, c'est qu'en Top 14, en Coupe d'Europe ou en équipe nationale, il y a de plus en plus de chocs frontaux directs et de commotions cérébrales".

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"Il faut absolument adapter le rugby" aux jeunes. Mais l'ancien joueur international veut surtout changer les règles pour la catégorie Espoirs, que la FFR et la LNR veulent également réformer, en réduisant notamment la tranche d'âge (de 18 à 23 ans aujourd'hui). "Il faut absolument adapter le rugby pour qu'il protège les jeunes, parce que c'est un sport magnifique mais il y a des différences de croissance, d'âge, de poids", note Éric Blanc.

"Tout le monde est responsable". "Même s'il y avait des décès dans les années 1990 (…) le monde du rugby a évolué en l'espace de quinze ans", constate encore le spécialiste. Et selon lui, "tout le monde est responsable : les dirigeants, les joueurs, les spectateurs", pointe notre consultant, dénonçant cette envie commune de "plus de sang, plus vite, plus fort". Avant Nicolas Chauvin, deux autres jeunes joueurs étaient morts en 2018 après avoir reçu un choc en plein match : Adrien Descrulhes, 17 ans, et Louis Fajfrowski, 21 ans.