Reprise de la Liga, pas de la Ligue 1 : "Personne ne détient la vérité", estime Laurent Nicollin

Le président de Montpellier Laurent Nicollin respecte l'annonce du gouvernement sur l'arrêt du championnat de Ligue 1 (photo d'archives).
Le président de Montpellier Laurent Nicollin respecte l'annonce du gouvernement sur l'arrêt du championnat de Ligue 1 (photo d'archives). © AFP
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Julien Froment , modifié à
Invité de Lionel Rosso dans l’émission "Europe 1 Sport" ce samedi, le président du Montpellier Hérault sport club Laurent Nicollin est revenu sur l’actualité footballistique, et notamment la reprise du côté de la Liga espagnole, alors que la Ligue 1, elle, reste à l’arrêt.
INTERVIEW

Il fait partie des rares présidents de Ligue 1 à avoir pris de la hauteur durant la crise du Covid-19. Laurent Nicollin, le fils de feu Louis Nicollin, l’a répété à l’envi dans "Europe 1 Sport" ce samedi : "L’État nous a dit de stopper, moi je suis quelqu’un de légaliste, quand il dit stop, on dit stop. Il y a une décision qui a été prise, il faut la suivre et arrêter de se taper la tête contre le mur. Quitte à avoir une saison perdue, autant que ce soit la saison 2019/2020 et non la 2020/2021 [car les droits TV vont être quasiment multipliés par deux, ndlr]". Un discours que le président martèle, alors que le football a déjà repris ses droits dans certains pays, comme l'Espagne. Mais peu importe, "on ne va pas en parler pendant 6 mois, 6 ans ou 12 ans".

Les présidents qui "se sentent plus forts que le gouvernement"

Tout en nuançant les relations tendues qu’il y a pu avoir ces derniers jours entre les présidents de club professionnels, Laurent Nicollin ne comprend pas que certains s’acharnent à vouloir une reprise de la Ligue 1. "De défendre son club, je trouve ça totalement logique et fondé. Après il y a défendre et défendre". "Des fois, il y a des causes qui sont défendables, où on peut aller jusqu’au bout pour trouver la meilleure solution pour son club, et des fois il y a des choses compliquées à faire."

Et d’ajouter ironiquement, sans citer les présidents qu'il vise : "On était une majorité de présidents à souhaiter la reprise. À moins que certains présidents se sentent au-dessus des lois et plus forts que le gouvernement... [...] Il vaut mieux défendre l’intérêt général que son propre intérêt." Pointant les positions des différents pays, comme le Belgique et les Pays-Bas qui ont purement et simplement arrêtés leur championnat, le patron du club de la Paillade pointe que "personne ne détient la vérité" et rappelle : "La seule chose qui est sûre, c’est qu’il y a un virus qui est encore là, qui tue des gens, il faut avoir un peu de décence vis-à-vis de ça."

Un budget revu à la baisse pour la saison 2020/2021

Montpellier, huitième de Ligue 1 lors de l’arrêt du championnat, va aussi souffrir de cette crise, comme tous les autres clubs. "Ce sera compliqué mais on va limiter la casse. Pour la saison prochaine, on part avec beaucoup de craintes, d’incertitudes. On aura un budget prévisionnel entre moins 15 et moins 20 millions d’euros", estime-t-il. "Les droits TV sont plus ou moins actés, on ne sait pas si les matches seront à huis clos, la saison 2020/2021 va être difficile, mais comme pour toute la société française. On ne va pas s’apitoyer sur le sort du football. Tant qu’il n’y aura pas de vaccin, on va souffrir pendant quelques mois."