PSG : comment Unai Emery a mis tout le monde d’accord en 12 jours

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Contre le Barça (4-0) puis face à l'OM (5-1), les joueurs parisiens ont appliqué à la perfection les principes tactiques de leur entraîneur. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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T.M. , modifié à
Largement critiqué lors de ses premiers mois à Paris, l’entraîneur basque semble avoir convaincu les plus sceptiques après ses victoires historiques contre le Barça (4-0) et l’OM, dimanche (5-1).

C’est un lieu commun qui se vérifie à l’occasion : dans le football, tout va très vite. Critiqué, décrié, contesté, souvent comparé à son prédécesseur Laurent Blanc, Unai Emery a peiné à convaincre lors de ses six premiers mois à la tête du Paris Saint-Germain. En deux semaines, tout semble avoir changé. Le Basque, grand architecte de l’incroyable succès parisien contre le Barça (4-0) en huitième de finale aller de Ligue des champions, et de la non moins historique leçon donnée à l’Olympique de Marseille dimanche (5-1), semble avoir mis tout le monde d’accord. Les joueurs adhèrent, les observateurs aussi.

Le vent a tourné. "J'ai entendu Paul (Le Guen) pendant six mois dire qu’Emery n'apportait rien au PSG par rapport à Blanc". Dimanche soir, sur le plateau du Canal Football Club, le consultant Habib Beye, en bon défenseur de métier, n’a pas hésité à tacler Paul Le Guen sur le scepticisme qui a été le sien pendant de long mois. "Je suis choqué d’entendre qu’Emery travaille plus, que ce sera formidable avec lui. Je suis agacé d’entendre qu’il est meilleur que son prédécesseur", avait notamment lâché l’ex-coach parisien en août dernier. Il faut dire que les résultats invitaient au scepticisme. Mais malgré des défaites douloureuses contre Monaco (3-1), Toulouse (2-0) Montpellier (3-0) ou Guingamp (2-1), l'ancien coach du Séville FC a encaissé les critiques s’en broncher. Sa ligne de défense a toujours été la même : "soyez patients", "il faut du temps". Plus que jamais, la sauce semble aujourd’hui avoir pris.

Les préceptes ont été adoptés. Dans la lignée de son succès retentissant contre Barcelone, la démonstration offerte par Paris dimanche soir au stade Vélodrome porte d’ailleurs la marque du chef Emery. Un engagement intense dès les premiers instants du match, un pressing très haut et constant sur le porteur du ballon, un jeu tout en verticalité et un travail en amont d’une rare précision, en témoigne la qualité des combinaisons sur coups de pied arrêtés : voilà pour la recette. À défaut de régaler les papilles, elle offre aux pupilles un spectacle réjouissant. Tout semble réussir au technicien espagnol depuis quelques semaines.

Les planètes semblent alignées. Il y a douze jours, contre le Barça, il décide d’accorder sa confiance au novice Presnel Kimpembe pour pallier le forfait de dernière minute de Thiago Silva. Le "titi" parisien éblouit. Di Maria, en difficulté en première partie de saison, est quant à lui préféré à Lucas en ce soir de Saint-Valentin. Résultat : l’Argentin plante un doublé. Dimanche, bis repetita. Pastore est titularisé pour la première fois depuis fin septembre et émaille la soirée de plusieurs gestes de classe, dont une passe décisive lumineuse. Avant d’être remplacé par Draxler, qui marque… quatre minutes plus tard.

Au club, Emery fédère enfin. "Emery ? On savait avec qui on avait signé. C’est un grand entraîneur, il travaille beaucoup", a souligné le président Nasser Al-Khelaïfi, à l’issue du Classique. "Ça se passe vraiment bien. On le connait, c’est un coach qui est très bon au niveau tactique, qui a ses idées", confiait quant à lui Adrien Rabiot sur Europe 1, avant la rencontre. "Contre le Barça, on a vu que c’était vraiment sa manière de faire qui a fait la différence. La cohésion joueurs-entraîneur, elle était déjà là et on a totalement confiance dans le staff", a-t-il encore souligné.

Encore trop tôt pour juger. Unai Emery sait cependant qu'il ne peut pas se contenter de ces résultats. Son PSG compte encore trois longueurs de retard sur le leader du championnat, Monaco, à 11 journées de la fin, et le match nul contre Toulouse (0-0) la semaine dernière rappelle le chemin qu'il reste à parcourir. "Pour notre objectif de gagner le championnat, la progression dans le jeu est bonne mais pas suffisante", observe-t-il d'ailleurs. "El enfermo de futbol" (le malade de football, comme il est surnommé en Espagne) sera aussi et surtout jugé sur ses résultats en Coupe d’Europe. L’objectif reste les demi-finales, et les Parisiens en sont encore loin. Ils doivent déjà bien négocier le huitième de finale retour contre Barcelone, le 8 mars au Camp Nou, dépasser Monaco en Ligue 1 et bien figurer en Coupe de France, dès mercredi, contre Niort, en huitième de finale. Un faux pas et les critiques pourraient resurgir aussi vite qu’elles se sont évaporées.