Athlètes sport athlétisme 2:25
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Cyril Lacarrière, édité par Mathilde Durand , modifié à
Le journal "L'Équipe" publie un dossier ce jeudi consacré aux athlètes précaires, touchés par la crise du coronavirus. Avec le report des Jeux Olympiques, l'absence d'entraînement et de compétitions, certains s'interrogent sur le financement de la prochaine saison, le maintien de leurs sponsors ou même la poursuite de leur rêve olympique. 

Pauvreté et sport, deux sujets qui d'apparence ne vont pas ensemble, et pourtant. Ce jeudi, le journal L'Équipe consacre un dossier spécial sur ces athlètes touchés de plein fouet par la crise. La journaliste Céline Nony, invitée jeudi matin d'Europe 1, est allée à la rencontre des athlètes français qui préparaient les Jeux olympiques de Tokyo, et pour qui tout s'est arrêté brusquement, en raison de la crise sanitaire du coronavirus. Parmi ces sportifs, beaucoup ne sont pas professionnels. Ils doivent donc gagner leur vie en plus de s'adonner à la pratique de leur sport. 

Financer une saison de plus

Tous les secteurs de l'économie sont touchés par le Covid-19 et ses conséquences. Pour les athlètes sous contrat avec des entreprises, l'impact est direct. "La plupart vont vous dire 'On n'est pas les plus à plaindre, on a des économies et on va puiser dedans pour payer une saison de plus'", raconte Céline Nony.

"Eux se retrouvent aussi en dehors de la crise actuelle, à devoir gérer une saison pour arriver jusqu'aux Jeux Olympiques. Et du coup, ils ont cette inquiétude malgré tout de savoir 'est-ce que nos sponsors, est ce-que les entreprises avec lesquelles on a signé un pacte de performance, vont continuer à nous soutenir ?'", ajoute-t-elle. 

Aller au bout du rêve olympique

L'Agence nationale du sport soutient certes financièrement les athlètes. L'année dernière, elle a versé plus de 12 millions d'euros. Néanmoins, le report des Jeux Olympiques de Tokyo ou encore l'impossibilité de s'entraîner pour le moment aboutissent à des situations complexes. Comme pour l'athlète Sophie Martinet, médaillée d'or et d'argent en judo, lors des Jeux Paralympiques. 

"Elle est kinésithérapeute libérale, elle a mis son métier entre parenthèses. Ce sont de vrais efforts, à la fois familiaux, financiers, parce que même si elle a une aide fédérale, sur les dernières années, elle m'a expliqué que ses revenus se sont quasiment réduits de moitié", explique la journaliste. "Malgré tout, elle dit 'je suis prévoyante, je l'ai envisagé, j'ai des économies, j'utiliserai ces économies pour aller au bout de mon projet olympique'."