JO d'hiver de Pékin 4:13
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Louise Sallé , modifié à
Les Jeux olympiques d'hiver de Pékin se sont ouverts vendredi. Malgré une organisation très stricte en raison du coronavirus, les Chinois veulent impressionner le reste du monde. C'est d'ailleurs la première fois qu'une ville organise les Jo d'été et ceux d'hiver. Et ce n'est pas sans conséquences pour l'environnement.

Les Jeux Olympiques d'hiver sont officiellement lancés, le président chinois a donné vendredi le coup d'envoi à Pékin, qui devient la première ville à organiser les JO d'été et d'hiver. Et pour la première fois, la neige sur les pistes est 100% artificielle. Une aberration écologique. 

Des bandes étroites et blanches qui strient des montagnes vertes. Voici le curieux paysage que la Chine offre pour ses épreuves de ski dans une région aride, où les habitants manquent d'eau. Samuel Morin est spécialiste d'enneigement et chercheur à Météo France et au CNRS. Il s'interroge sur l'impact environnemental d'une telle installation et sur comment l'eau est stockée afin de pouvoir produire la neige. "Bien souvent on construit des réservoirs et les enjeux se posent régulièrement en termes d'aménagement de la montagne, de la façon dont ça peut perturber des milieux fragiles et des milieux protégés", explique-t-il.

185 millions de litres d'eau acheminés pour les canons à neige

Des espaces naturels ont donc été transformés et 185 millions de litres d'eau ont été acheminés pour les canons à neige chinois. Mais d'après Samuel Morin, cette quantité d'eau n'est pas démesurée. "C'est à peu près l'ordre de grandeur de ce qui est consommé dans les stations de ski françaises, moyennes ou grandes. L'empreinte environnementale est là globalement, mais aussi au niveau du carbone, du transport et des infrastructures déployées pour ce type d'événements", précise-t-il.

La neige artificielle n'est donc pas l'unique élément non durable à pointer du doigt, mais c'est un symbole fort de ces Jeux olympiques. Invité sur Europe Matin Week-End samedi, le sinologue, directeur de recherche au CNRS, Jean-Philippe Béja, a estimé que ces Jeux sont une véritable démonstration de force pour la Chine. "Ils ont mis le paquet et ils veulent absolument montrer que c'est un pays qui a vaincu l'épidémie et qui est capable de tout contrôler et de tout organiser", a-t-il affirmé. "C'est une société de surveillance, et cette surveillance est encore renforcée pendant ces JO. Ca permettra à Xi Jinping de montrer une Chine propre, où pas une tête ne dépasse et qui est partie pour jouer un rôle important sur la scène internationale.