Mort d'un jeune rugbyman : il faut "réagir" et "changer certaines choses", demande un ami d'enfance

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Dimanche, Nathan Soyeux, un étudiant de 23 ans, est mort à l'hôpital de Dijon des suites d'un choc subi fin novembre au cours d'un match de rugby amateur. Photo d'illustration. © FILIPPO MONTEFORTE / AFP
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Juliette Geay, avec Noémi Marois , modifié à
Deux jours après la mort d'un rugbyman des suites d'un plaquage, un de ses amis d'enfance en a appelé mardi aux instances dirigeantes au micro d'Europe 1.

Le monde de l'ovalie est encore en deuil. Dimanche, Nathan Soyeux, un étudiant de 23 ans, est mort à l'hôpital de Dijon des suites d'un choc subi fin novembre au cours d'un match de rugby amateur. Après être tombé sur la tête après un plaquage, il avait été opéré plusieurs fois en vain. Son entourage est sous le choc et en appelle aux instances dirigeantes du rugby, comme le montre le témoignage de Quentin Sfez, ami d'enfance du jeune homme, au micro d'Europe 1.

"Cela ne doit pas exister". "C'est pas possible de voir des gens mourir à cause de quelque chose qu'on aime", dénonce ce garçon. "C'est terrible pour tout ça, je me mets à la place de ces parents, se dire qu'il est décédé en jouant au rugby, cela ne doit pas exister", renchérit-il. 

"Un sport où il faut se rentrer dedans". "A la base, c'était un sport d'évitement et en fait, aujourd'hui, on est arrivé dans un sport où il faut se rentrer dedans", déplore cet arbitre amateur de rugby. "Au final, on se retrouve avec quatre mecs qui sont partis sur le terrain". Par conséquent, "il y a un peu de la peur" et des parents, qui ont leurs enfants qui jouent au rugby, "ne vont plus vouloir qu'ils y aillent". Face au nombre de licenciés qui a chuté, "on pourra dire tout ce qu'on veut : dans les têtes, ça va jouer", prédit Quentin Sfez, tout en appelant "à réagir" et "à changer certaines choses". La Fédération française de rugby, qui subit un déclin continu du nombre de ses licenciés depuis plusieurs années, en a de nouveau perdu 5% en 2018, a déploré début décembre son président Bernard Laporte.

Des nausées avant une perte de connaissance. Le choc subi par Nathan Soyeux, un étudiant originaire de Chaumont, en Haute-Marne, qui n'était pas licencié à la Fédération française de rugby (FFR), a eu lieu lors d'un placage par un joueur adverse le 24 novembre dernier. D'abord assis et conscient au bord du terrain, le joueur s'est plaint de nausées avant de perdre connaissance un peu plus tard. Transporté au CHU de Dijon, le joueur a été plongé dans un coma artificiel pendant une dizaine de jours, à l'issue desquels les médecins avaient d'abord espéré le réveil du jeune homme, mais son état de santé s'était finalement récemment dégradé, a précisé son établissement.

Quatre morts en moins de huit mois. La mort de Nathan Soyeux est le quatrième décès de jeunes joueurs sur les terrains de rugby français en moins de huit mois. Le 12 décembre, Nicolas Chauvin (18 ans), joueur de l'équipe Espoirs du Stade Français, était mort à la suite d'un plaquage en plein match quelques jours plus tôt. Avant lui, deux autres jeunes étaient morts en 2018 après avoir reçu un choc en plein match : l'amateur Adrien Descrulhes (17 ans) le 20 mai et le professionnel Louis Fajfrowski (21 ans) le 10 août.