Mondial de football féminin : France Télévisions et M6 héritent des droits TV de la compétition

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avec AFP / Crédit photo : JEAN CATUFFE / DPPI via AFP , modifié à
France Télévisions et M6 ont annoncé mercredi l'achat en commun des droits du Mondial féminin 2023, dont ils se partageront la diffusion des matches en clair cet été. Les deux chaînes diffuseront également des matches de l'équipe de France féminine jusqu'en 2027.

La menace de l'écran noir s'est levée mercredi avec l'annonce d'un accord de co-diffusion en France de la Coupe du monde féminine, sur France Télévisions et le groupe M6, à peine plus d'un mois du coup d'envoi de l'épreuve, en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août). Les deux groupes audiovisuels prennent le relais de TF1 et Canal+, diffuseurs du Mondial 2019 à domicile, à l'issue d'une séquence de négociations à rallonge, freinée par les ambitions financières jugées trop élevées de la Fifa, organisatrice du tournoi.

"France Télévisions est très heureux d'annoncer l'acquisition avec le groupe M6, des droits de diffusion de la Coupe du monde de la FIFA 2023 et des matches de l'équipe de France féminine de football jusqu'en 2027", a annoncé le groupe de télévision publique dans un communiqué.

En clair dans 34 pays d'Europe

Dans le même temps, la Fifa a annoncé que la compétition serait visible en clair dans 34 pays d'Europe, dont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni, les quatre autres grands pays européen du football féminin sur lesquels la menace d'un black-out planait comme en France. La bataille des droits télévisés a fait rage pendant plusieurs mois entre la Fifa de Gianni Infantino, déterminée à ne pas brader sa compétition phare chez les femmes, et les diffuseurs européens, refroidis par les sommes demandées, bien trop élevées selon eux.

Début mai, le dirigeant italien s'était élevé avec vigueur contre les offres des diffuseurs, notamment européens, jugées "toujours très décevantes et tout simplement inacceptables". Or, avait-il poursuivi, "nous avons l'obligation morale et juridique de ne pas sous-estimer la valeur de la Coupe du monde féminine".

Décalage horaire et compétition tardive

Au milieu, plusieurs joueuses avaient exprimé des regrets, voire de l'incompréhension, à mesure que le feuilleton s'étirait. "Ce sont les affaires de la Fifa. Elle est la mieux placée pour en parler. J'ai beaucoup entendu le président dire que ce n'était pas assez au niveau financier. Mais est-ce que c'est vraiment toujours une question d'argent ?", s'interrogeait ainsi la star norvégienne de l'OL, Ada Hegerberg, première lauréate du Ballon d'or féminin en 2018.

Plusieurs appels d'offres avaient échoué, tant l'écart entre les deux camps était grand. La Fifa, résumait un diffuseur potentiel, interrogé par l'AFP, "demande beaucoup d'argent pour quelque chose qui ne fera pas beaucoup d'audience". Ce manque d'enthousiasme tenait avant tout à la zone géographique de la compétition, organisée pour la première fois en Océanie, et donc au décalage horaire qui refroidissait les diffuseurs européens. À titre d'exemple, les deuxième et troisième matches de l'équipe de France en phase de groupes débuteront à midi, tandis que les demi-finales et la finale seront programmées entre 10 heures et midi, heure de Paris.

Le Mondial 2027 inclus

Autre préoccupation pour les diffuseurs : la compétition se tient au cœur de l'été, plus tardivement que d'habitude, pendant une période creuse en termes de revenus publicitaires. La finale de l'Euro 2022, l'été dernier en Angleterre, s'était ainsi déroulée le 31 juillet, trois semaines plus tôt que la finale du Mondial à venir. "Nous avons un bon produit, le plus beau du sport féminin. Tout le monde parle d'égalité, de parité. Nous voudrions que ces paroles se transforment en actions", avait tancé la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura, le 21 mai dans un entretien à l'AFP.

Il aura fallu encore de longues semaines pour voir la situation se décanter. France Télévisions et le groupe M6 font un pas de plus vers le football féminin, après s'être offerts tout récemment les droits de diffusion de l'équipe de France pour les quatre prochaines saisons (2023-2027). L'accord, annoncé le 13 juin, inclut notamment la nouvelle Ligue des nations, les qualifications à l'Euro 2025 et au Mondial 2027. Les Bleues de Hervé Renard seront également diffusées par le groupe France Télévisions durant les Jeux olympiques 2024, pour lesquelles elles sont qualifiées d'office en tant que pays hôte.