Le basket se déchire sur les Coupes d'Europe

La "Champions League", se veut "plus ouverte" que l'Euroligue, et basée exclusivement sur les résultats sportifs dans les championnats nationaux.
La "Champions League", se veut "plus ouverte" que l'Euroligue, et basée exclusivement sur les résultats sportifs dans les championnats nationaux. © AFP
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SCISSION - La Fédération internationale de basket a présenté lundi son projet de Ligue des Champions, pour concurrencer l'Euroleague à partir de la saison prochaine. 

Encore une affaire de gros sous, diront certains. Et ils n'ont pas tout à fait tort. La Fédération internationale de basket-ball (Fiba) a présenté lundi son projet de "Champions League", censée devenir dès la saison prochaine la deuxième compétition européenne de référence, derrière l'Euroleague.

Conflit ouvert. Un conflit oppose depuis six mois la Fiba à l'Euroleague, société privée qui compte maintenir les deux principales coupes continentales existantes, l'Euroligue et sa petite soeur l'Eurocoupe, dont elle est la gestionnaire. Les plus riches pourraient-être tentés de jouer l'Euroligue, un championnat européen semi-fermé, sur le modèle de la NBA.

"Un club n'est pas un consommateur". Mais pour parvenir à ses fins, la Fiba menace d'interdire de participation à l'Euro les équipes nationales dont les clubs privilégieraient l'Eurocoupe plutôt que sa Ligue des champions, au risque de provoquer une bataille juridique. Chez les clubs, la menace de l'expulsion est elle aussi agitée. "Un club n'est pas un consommateur. Il doit se plier aux statuts, au règlement d'une fédération. Donc si le club consomme un produit qui s'appelle Eurocoupe ou Euroligue, qui n'est pas reconnu par la Fédération internationale, automatiquement, il prend la décision de s'en aller de la fédération et je respecte ce choix", explique Jean-Pierre Siutat, président de la Fédération française de basket, au micro d'Europe 1. "Soit on est membre et on adhère au règlement, soit on n'est pas membre", résume-t-il.

L'Euroligue réservée aux meilleurs. L'Euroligue, même dans un format réduit de 24 à 16 clubs, restera la compétition de référence, tout simplement parce que les onze meilleurs clubs continentaux, dont le Real Madrid, tenant du titre, le FC Barcelone ou le CSKA Moscou - tous actionnaires - y participeront de manière permanente.

Une compétition "plus ouverte". La "Champions League", elle, se veut "plus ouverte" et basée exclusivement sur les résultats sportifs dans les championnats nationaux. Elle comptera 32 clubs dans sa phase de poules, suivie de huitièmes, de quarts de finale et d'un Final Four (Finale à quatre) du 28 au 30 avril 2017, que la France souhaite organiser à Paris. L'enjeu est qu'elle devienne la deuxième compétition continentale, mais rien n'est garanti. Car l'Euroleague souhaite attirer dans l'Eurocoupe les 24 autres meilleures équipes derrière les 16 de son épreuve-phare.

Appât du gain. La Fiba promet 100.000 euros à chaque participant de sa compétition. La somme augmenterait selon le parcours, avec 500.000 euros attribués au vainqueur. A titre de comparaison, Limoges a perçu 150.000 euros de l'Euroleague en matière de droits télévisés pour sa participation à l'Euroligue (éliminé dès le premier tour). En Eurocoupe, "c'est très léger", selon le président du CSP Frédéric Forte. 

L'Euroleague porte plainte. Jugeant "inacceptables" les pressions de la Fiba sur les clubs, l'Euroleague a déposé plainte en février auprès de la Commission européenne.