Foot : la Cour des comptes pointe le train de vie de la Fédération française

La Cour des comptes déplore le fréquent recours aux jets privés par Noël Le Graët.
La Cour des comptes déplore le fréquent recours aux jets privés par Noël Le Graët. © THOMAS SAMSON / AFP
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J.R. , modifié à
Le Monde a eu accès à un rapport de la Cour des comptes sur la Fédération française de football, qui met notamment en cause la rémunération des dirigeants ou encore l’utilisation jugée trop fréquente de jets privés.

La Fédération française de football n’a visiblement pas de problèmes d’argent. Un rapport de la Cour des comptes, auquel a eu accès Le Monde, pointe le train de vie pour le moins confortable de la FFF entre 2011 et 2015. Les sages de la rue Cambon mettent notamment en cause la rémunération des dirigeants ou encore le fréquent recours aux jets privés de Noël Le Graët, le président de la puissante instance, rattachée au ministère des Sports. 

Les nombreux voyages en jets privés de Le Graët. La Cour des comptes avait déjà reproché à la FFF d’avoir invité 130 personnes pour le quart de finale du Mondial 2014, entre la France et l’Allemagne, pour un millions d’euros. Cette fois-ci, rapporte Le Monde, la Cour s’interroge sur les nombreux voyages en jets privés. Selon le quotidien, les dépenses dans ce domaine ont été évaluées à 313.000 euros en 2015, "principalement due(s) aux déplacements de Noël Le Graët". Le président la FFF a ainsi voyagé 27 fois en avion privé en 2014-2015.

Contactée par Le Monde, la FFF a répondu que les déplacements de Noël Le Graët, président bénévole, sont "tous des déplacements professionnels", principalement pour "accompagner les sélections (masculine, féminine, jeunes)" ou pour assister aux réunions de l’UEFA et de la Fifa.

Des salaires parfois "exceptionnels". La Cour des Comptes critique aussi "la gestion des ressources humaines" de la part de la FFF, et notamment "certains salaires exceptionnels". "La politique salariale s’est avérée très généreuse ces dernières années : augmentations générales de 3 % par an, abondement du plan d’épargne entreprise…", estiment les rapporteurs.

La Cour déplore également un manque de transparence sur la nomination de Didier Deschamps, en 2012, qui "n’apparaît pas avoir fait l’objet d’une communication devant le comité exécutif". Les rapporteurs relèvent toutefois l’excellente santé financière de la FFF, qui a réalisé d’importants bénéfices ces dernières années, notamment grâce au généreux contrat conclu avec Nike (50 millions d’euros par an de 2018 à 2026).