Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux. 9:38
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Léa Leostic , modifié à
Au lendemain de l’annonce du retrait de King Street, fonds d’investissement propriétaire des Girondins, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic était l’invité d’Europe 1. Il a voulu se montrer optimiste quant à l’avenir et a assuré que deux repreneurs s’étaient déjà manifestés pour reprendre le club.
INTERVIEW

A Bordeaux, la surprise a laissé place à l’inquiétude. Jeudi soir, King Street, le fonds d’investissement américain propriétaire des Girondins de Bordeaux, a annoncé qu’il se désengageait du club, plongeant ainsi les Girondins dans la crise. Le FCGB, qui lutte dans le même temps pour le maintien en Ligue 1 (actuellement 16e à cinq journées de la fin), se retrouve de fait placé sous la protection du tribunal de commerce.

Alors que l'avenir du club aux six titres de champion de France s'écrit en pointillés, Pierre Hurmic, le maire EELV de la ville, a voulu faire preuve d’optimisme. "Il y a déjà des repreneurs potentiels. Il y a des personnalités qui se sont manifestées", a-t-il assuré vendredi soir sur Europe 1. 

"Je ne veux pas que ce club soit vendu au plus offrant"

Le maire de Bordeaux a évoqué le nom de deux candidats au rachat : les hommes d’affaires Bruno Fievet et Pascal Rigo. "Cela peut être une bonne opportunité pour ceux qui sont très attachés à l’esprit des Girondins, pour dessiner les contours d’un nouveau projet sportif", a-t-il complété.

Il y a quelques mois, Bruno Fievet, homme d’affaires de 51 ans implanté en Suisse, avait déjà fait une offre, finalement rejetée par King Street qui ne l’avait pas jugé assez élevée, le fonds d’investissement ne souhaitant pas descendre en-dessous de 100 millions d’euros. Pascal Rigo est lui un homme d'affaire bordelais, qui a fait fortune en fondant une chaîne de boulangeries implantées en Californie.

"Je ne veux pas que ce club soit vendu au plus offrant", a insisté Pierre Hurmic, "il faut être exigeant". Le maire de Bordeaux veut également miser sur un projet qui "associe davantage les supporters, qui ne sont pas des consommateurs passifs. On peut les associer à la gouvernance du club". A Bordeaux, les "Ultras marines", le principal groupe de supporters du club, ont toujours montré leur opposition à King Street et au président du club Frédéric Longuépée. Ils ont d’ailleurs appelé à un rassemblement samedi après-midi devant la mairie.

"Tout le monde a manqué de vigilance"

Pierre Hurmic a également pointé la responsabilité de son prédécesseur, Alain Juppé, en poste lors de la vente du club en 2018. "Nous avions eu un débat à l’époque. Mon prédécesseur considérait que ce rachat allait dans le sens dans l’histoire. Mais le fait que des clubs soient rachetés par des fonds de pension ne me parait pas être un gage de stabilité. […] Les responsabilités sont multiples. Les politiques n’ont pas été visionnaires et l’ancien propriétaire, M6, s’est débarrassé du club à bon compte. Il y a eu un aveuglement. Tout le monde a manqué de vigilance à ce moment-là", a-t-il déploré. 

24 heures après ce communiqué lapidaire, Pierre Hurmic s’est dit optimiste, mais il y a urgence. Le club doit trouver rapidement un repreneur capable d’éponger une dette évaluée à environ 70 millions d’euros. Et la crise politique financière et politique du club s’ajoute à la crise sportive. A cinq journées de la fin du championnat, les Girondins n’ont pas assuré leur maintien. Ils disputent dimanche (15 heures) un match décisif à Lorient. Pour ressouder les troupes, le staff avait organisé un stage de quelques jours en Bretagne. C’est là-bas que le groupe a appris la nouvelle du départ de King Street. De quoi assombrir une ambiance déjà bien morose chez les Marines et Blancs.