Fifa : le prince Ali, l’homme du changement ?

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avec AFP , modifié à
PORTRAIT - Le Jordanien, unique challenger de Sepp Blatter, se présente vendredi à l’élection à la présidence de la Fifa.

En plein scandale de corruption, ce Jordanien de 39 ans se pose comme le réformateur d’une Fifa critiquée de toutes parts. Le prince Ali, président de la fédération jordanienne de football depuis 1999, est l’unique challenger du président sortant, le Suisse Sepp Blatter. Le demi-frère du roi Abdallah, qui se présente vendredi à l'élection à la présidence de la Fifa, veut en finir avec ce qu’il appelle "le système Blatter". "Nous ne pouvons pas continuer avec la crise à la Fifa", a martelé le prince. Mais ses déclarations d’intention ne devraient pas suffire à le faire élire. Le prince Ali, malgré une expérience et des réseaux importants dans le football mondial, aura bien du mal à battre Blatter, à la tête de la Fifa depuis 1998. Europe 1 dresse le portrait de ce Jordanien qui n’a pas peur d’affronter l’insubmersible Suisse.

L’intégrité comme cheval de bataille. Pour tenter de rallier un maximum de suffrages, le prince Ali a fait campagne sur l’intégrité, pointant du doigt les scandales à répétition de l’ère Blatter. "Nous devons être plus ouverts, plus transparents dans la façon avec laquelle nous faisons les choses. Il n'y a rien à cacher", plaide-t-il sans cesse. Grâce à son programme, le fils du roi de Jordanie s’est rallié des appuis de choix. Lors d'un salon sur le football asiatique en Jordanie, il avait ainsi convié un de ses partisans, l'ex-star argentine Diego Maradona.

Une image d’homme modeste et travailleur. Formé à l’Académie militaire royale de Sandhurst, en Grande-Bretagne, le prince bénéficie également d’une image d’homme modeste et travailleur dans les milieux sportifs internationaux. Depuis 2012, le Jordanien a créé le projet de développement du football asiatique (AFDP, à but non lucratif) pour développer le jeu à travers l'Asie, en particulier auprès des jeunes, et valoriser la place des femmes. L'AFDP a notamment mené, avec succès, la campagne pour lever l'interdiction faite aux femmes voilées de jouer. A son crédit également, l'augmentation du nombre de pays participant à la Ligue des champions d'Asie.

Une solide expérience. Malgré son jeune âge, le candidat à la présidence de la Fifa compte également une solide expérience. Il est vice-président de la Fifa pour l’Asie depuis 2011 et a noué d’importants liens au sein de l’institution, comme le précise L’Equipe. Michel Platini, le président de l’UEFA, la puissante fédération européenne de football, s’est rangé jeudi derrière le prince. Les fédérations américaines et canadiennes ont elles aussi annoncé leur intention de voter pour le Jordanien.

Des soutiens de poids, mais insuffisants. Mais ces soutiens de poids pourraient ne pas suffire. Les fédérations africaines ainsi qu’une grande partie des membres asiatiques et de la Concacaf (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes) devraient voter en grande majorité pour Blatter. Même en pleine tempête, balloté dans tous les sens, le Suisse devrait, sauf énorme surprise, rester à la barre du navire Fifa.