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Propos recueillis par Jacques Vendroux, Cyrille de la Morinerie et Lionel Rosso, édité par Gauthier Delomez , modifié à
En exclusivité dans l'émission "Europe 1 Sport", l'ancien président de la Fifa, Sepp Blatter, s'est exprimé sur l'affaire du Fifagate après avoir lutté contre la maladie pendant des mois. L'ancien dirigeant suisse a réaffirmé son soutien à Michel Platini, tout en taclant son successeur Gianni Infantino.
EXCLUSIF

Sepp Blatter va droit au but. Dans une interview exclusive accordée à Europe 1, l'ex-dirigeant suisse de la Fifa, la plus haute instance du football mondial, s'est exprimé sur le Fifagate après des mois passés dans un hôpital à lutter contre de graves problèmes de santé. Dans ce dossier, l'ancien homme d'affaires est notamment accusé d'avoir convenu d'un arrangement financier avec Michel Platini en 2011, lorsqu'il était président de la Fifa. "Ni Michel, ni moi n'avons quelque chose à nous reprocher", affirme-t-il dans l'émission Europe 1 Sport.

"La Suisse m'a viré", assène Sepp Blatter

Sepp Blatter donne sa version des faits : "Avec Michel Platini, on a fait un contrat oral au moment où je suis devenu président de la Fifa. Je lui ai dit que j'avais besoin de lui (à la Fifa), il m'a dit 'Je vaux un million'. 'Eh bien pour un million, tu viens travailler chez moi' (...). Ce contrat est valable comme les autres". L'ex-dirigeant admet qu'il avait "oublié" de faire un contrat de travail au légendaire numéro 10 de l'équipe de France, en soulignant que le versement qui était promis à Michel Platini avait bien eu lieu.

"Ce paiement a été fait dans les règles de l'art, et je ne vois pas comment on pourrait nous convoquer au tribunal pour ça", enchaîne Sepp Blatter, qui se défend au micro d'Europe 1 : "L'instruction a été faite d'une façon très dirigée, et on n'a pas écouté les témoins que Michel Platini a mis à disposition".

Si l'ancien footballeur français estimait, début janvier sur notre antenne, que la Suisse l'avait viré, l'ex-homme d'affaires suisse opine, et se dit également victime. "Au fond, il a raison. Pourquoi ce paiement est venu tout à coup dans les mains de la procureure ?", s'interroge Sepp Blatter. "La Suisse m'a viré, encore pire que lui, elle m’a cloué au pilori", assène-t-il, affirmant en outre que l'instance internationale ne voulait pas voir l'ancien joueur français devenir son président.

Pourquoi Sepp Blatter étrille son successeur Gianni Infantino

Après l'affaire du Fifagate, c'est l'Italo-Suisse Gianni Infantino qui a été élu à la tête de la Fifa en 2016. L'ancien dirigeant n'est pas tendre avec son successeur : "Il n'est pas un bon président, et je dois le dire. Il ne fait pas son travail correctement", étrille Sepp Blatter, qui regrette de ne pas avoir eu de conversation avec Gianni Infantino. L'ex-homme d'affaires souhaite le "réveiller" car il voit d'un très mauvais œil son déménagement, évoqué dans la presse suisse, de Zurich à Doha, la capitale du Qatar, dans le pays qui organise fin 2022 une édition du Mondial déjà très critiquée.

Pour Sepp Blatter, cet emménagement qatari est une grave erreur. "Jamais je n'aurais eu l'idée d'aller habiter dans la capitale où l'on joue la Coupe du monde. La place du président de la Fifa, c'est la place où la Fifa a son siège, à Zurich", martèle l'ancien patron suisse de l'instance mondiale. Celui-ci pense d'ailleurs savoir que les dirigeants ont pour projet de déménager le siège de la Fifa, non pas au Qatar, mais en France, à Paris.