Euro de basket : faut-il s'inquiéter pour Tony Parker ?

Tony Parker France Turquie Euro basket EMMANUEL DUNAND / AFP
Contre la Turquie, Tony Parker n'a inscrit que cinq petits points. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec Christophe Lamarre
Le leader de l'équipe de France de basket s'est montré discret contre la Turquie, samedi soir en huitièmes de finale. 

Une large victoire contre une solide équipe de Turquie, une ambiance exceptionnelle devant un public record de 26.000 spectateurs : le huitième de finale des Bleus a ressemblé à un match parfait. Mais une ombre au tableau a quelque peu terni la belle soirée nordiste. Tony Parker, le chef d'orchestre de l'équipe de France, a joué une partition sans éclat, avec seulement cinq petits points au compteur.  Des statistiques faméliques qui posent question, alors qu'un quart de finale contre la Lettonie se profile mardi soir. Mais Tony Parker reste un joueur fabuleux, capable de faire basculer le sort d'un match sur un coup d'éclat et indispensable à l'équipe de France. Europe 1 vous explique pourquoi il ne faut pas s'inquiéter pour "TP".

Il libère des espaces pour ses coéquipiers. Oui, Tony Parker a très peu marqué contre la Turquie. Le meneur de jeu a souvent été pris par deux défenseurs, l'empêchant d'exprimer son potentiel offensif. Mais à force de se focaliser sur lui, les adversaires libèrent des espaces qui profitent à ses coéquipiers. "Les défenses sont concentrées sur moi. Sur la première action ils me font une prise à deux, du coup Nando (De Colo) est tout seul à trois points", a remarqué Tony Parker.

Contre la Turquie, Nando De Colo a ainsi terminé meilleur marqueur de la rencontre, avec 15 points, suivi d'Evan Fournier et Joffrey Lauvergne (12 points chacun). Le jeu offensif des Bleus est davantage partagé, mais Tony Parker conserve un poids important. Pour preuve : le meneur est le deuxième meilleur marqueur des Bleus à cet Euro, avec 11,2 points de moyenne, juste derrière l'impressionnant Nando De Colo (12,2 pts). Et accessoirement, il est devenu le meilleur marqueur de l'histoire de l'Euro

Il se gère. A 33 ans, TP commence à sentir le poids des années, après une carrière (presque) sans temps mort, entre le rythme éreintant de la NBA et les étés passés sous la tunique de l'équipe de France. S'il ne peut plus enchaîner les matches de haut vol sur toute une compétition, c'est aussi parce que le meneur de jeu se gère. "Quand l'équipe joue bien, c'est important pour moi de ne pas forcer", a-t-il expliqué au lendemain de la facile victoire contre la Turquie.

Car la France aura besoin d'un  Tony Parker au sommet de son art pour les quarts de finale, et surtout pour une éventuelle demi-finale qui l'opposera au vainqueur du duel entre la Grèce et l'Espagne, deux mastodontes du basket européen.

Il répond toujours présent dans les grands rendez-vous. Quand l'atmosphère devient irrespirable et que l'altitude d'une rencontre atteint des sommets, les Bleus ont toujours pu compter sur leur sherpa. Jamais, Tony Parker n'est passé au travers d'un grand-rendez sous le maillot tricolore. "On sait que Tony est capable de marquer 20 points au prochain match, ou le match d'après, peu importe", assure Vincent Collet, le coach tricolore.

En 2013, lors du championnat d'Europe, TP avait ainsi sonné la révolte en demi-finale, face à l'Espagne. Après une première mi-temps catastrophique, le meneur de jeu avait remobilisé ses troupes pour décrocher une magnifique victoire (75-72 a.p), tout en inscrivant 32 points. Deux jours plus tard, la France décrochait son premier titre de champion d'Europe, en battant la Lituanie (80-66).

Il n'a qu'un objectif : le titre. Bête de compétition, assoiffé de victoire jamais rassasié, Tony Parker ne vit que pour un seul objectif : la première place. "L'équipe de France gagne, c'est ça le plus important. Ce n'est pas le fait que je joue bien ou que je mette 20 points", a-t-il répondu à ceux qui s'inquiètent de sa (relative) méforme actuelle.

Leader de la génération dorée du basket français, médaillé d'or à l'Euro 2013, en argent en 2011, Tony Parker et ses fidèles lieutenants Boris Diaw ou encore Nicolas Batum ont l'expérience des rencontres à enjeux. Un atout précieux dans la quête d'un titre européen à domicile, devant 27.000 supporters français survoltés.