EDITO – Quand le basket américain fait "un pas de géant pour le sport féminin"

  • Copié
Virginie Phulpin
Le syndicat des basketteuses américaines et la WNBA, la NBA au féminin, ont trouvé un accord pour améliorer leurs conditions de travail. Un accord historique selon notre éditorialiste sport Virginie Phulpin, qui voit là un "pas de géant" vers l'égalité entre les femmes et les hommes dans le sport et un exemple à suivre.
EDITO

L’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport avance, dans le basket en tout cas. Aux Etats-Unis, un accord historique pour les basketteuses du championnat américain vient d'être signé, leur garantissant notamment un salaire plus élevé et des congés maternité. Virginie Phulpin s'en réjouit ce matin dans l'édito sport et invite à suivre l'exemple américain qui pourrait, selon elle, faire avancer les conditions de travail et de vie des sportives de haut niveau en général :  

"Il y a des jours comme ça où on voit vraiment le monde changer. Ça faisait des mois que le syndicat des basketteuses américaines et la WNBA, la NBA au féminin, étaient en négociations. Et ça y est, les joueuses ont fini par être entendues. Tout arrive. Un accord a été trouvé pour leur garantir des conditions de travail et de vie dignes de sportives de haut niveau. La principale avancée, c’est la hausse substantielle des salaires. Les revenus des basketteuses vont bondir de près de 50 %. Jusqu’à présent, leur salaire de base était de 75 000 dollars par an, il passe à 130 000. Et elles vont même avoir droit à des congés maternité ! Oui, on partait de loin.

Autant dire que pour une fois, le terme d’accord historique n’est pas usurpé. Enfin, les joueuses vont être traitées à leur juste valeur. Alléluia. Alors on ne va pas s’emballer, elles ne vont pas directement être sur un pied d’égalité avec les joueurs. Il reste un gouffre entre ces deux mondes, et ça ne sert pas à grand-chose de comparer pour l’instant. Le but des joueuses n’était pas de rattraper leurs collègues masculins. C’était d’être écoutées, reconnues, entendues et de se faire une vraie place dans le sport de haut niveau. C’est fait et c’est un pas de géant pour le sport féminin, il faut qu’on s’en rende compte. 

"C'est aussi un exemple à suivre pour les autres sportives"

Ça peut établir une sorte de jurisprudence. Aujourd’hui, si les sportives veulent se mobiliser, elles vont pouvoir s’appuyer sur un exemple, et se dire que c’est possible de faire évoluer leurs droits. Ce qui va être intéressant à suivre aussi, c’est ce qu’il va advenir de cet accord qui est valable jusqu’en 2027. Rien ne dit pour l’instant qu’il sera reconduit. Ce qu’il va falloir faire, c’est le pérenniser, et pour ça, il faut que la WNBA devienne attractive. C’est pareil, c’est aussi un exemple à suivre pour les autres sportives, en France ou en Europe. Ça passe par plus de diffusion du sport féminin, plus de marketing aussi. On peut le regretter si on veut, mais le sport, c’est aussi du business, et c’est en jouant ce jeu-là que les sportives peuvent gagner. 

Les Etats-Unis nous montrent l’exemple pour l’égalité hommes-femmes. Alors allons-y, suivons-les ! Il y aura un autre moment important au mois de mai, c’est le procès que les footballeuses américaines championnes du monde intentent à leur fédération pour obtenir des salaires égaux à ceux des hommes. C’est peut-être ça, l’American Dream de 2020. Et moi j’ai envie de rêver."