Le Parc des Princes "ne sera pas vendu" au PSG, a affirmé la maire de Paris Anne Hidalgo ce week-end au quotidien Le Parisien 7:21
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Jean-Baptiste Sarrazin , modifié à
Le Parc des Princes "ne sera pas vendu" au PSG, a affirmé la maire de Paris Anne Hidalgo dans un entretien diffusé samedi par Le Parisien, s'attirant le foudres du club de la capitale qui s'est dit prêt à "quitter sa maison". Un bras de fer qui a fait réagir les consultants d'"Europe 1 Sport", dont l'ancien joueur du PSG Jimmy Algerino.

C'est un bras de fer qui pourrait perdurer dans les prochains mois. La mairie de Paris et le Paris Saint-Germain sont entrés dans un duel à distance à propos du Parc des Princes, stade lequel évolue actuellement le PSG. Les dirigeants parisiens souhaiteraient racheter le stade, actuelle propriété de la mairie de Paris. L'objectif du club est d'augmenter la superficie du stade pour accueillir plus de monde. Une idée que rejette en bloc la maire de Paris Anne Hidalgo

"C'est une position ferme et définitive. Il s'agit d'un patrimoine exceptionnel des Parisiens", a déclaré l'élue socialiste face aux lecteurs du quotidien Le Parisien. L'équipe municipale se disait jusqu'ici ouverte au dialogue, même si la vente n'était pas son "option prioritaire". Après cette publication, un porte-parole du club s'est dit "déçu et surpris" que la Mairie veuille "déloger le Paris Saint-Germain et ses supporters du Parc des Princes". 

"La maire force le PSG à quitter sa maison", regrette-t-il. Le club répète qu'il a besoin d'un stade plus grand que les 45.000 places actuelles, modeste contenance au regard de ses concurrents européens et leurs stades de propriétés entre 60.000 et 90.000 places.

 

L'option du Stade de France

Face au mur dressé par la mairie de Paris, semble avoir désormais des envies d'ailleurs. Deux situations pourraient alors se présenter pour le club de la capitale : le premier, celui de louer un nouveau stade comme le Satde de France qui est disponible. "En 2010-2011, dès l'arrivée du Qatar au PSG, il y avait eu des contacts noués avec le Stade de France car il cherche depuis 25 ans un club résident qu'il n'a jamais trouvé. Le PSG se serait alors installé au Stade de France de façon à faire 80.000 spectateurs à chaque match ou presque", a expliqué le chef du service des sports Jean-François Pérès dans l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures).

La délocalisation est la menace que brandit donc le Paris Saint-Germain qui tente par tous les moyens de convaincre la maire de Paris. Le club a notamment mis en avant son investissement de 85 millions d'euros dans un outil qui ne lui appartient pas et que la mairie, en refusant de le lui vendre, s'assoit sur une promesse des propriétaires qataris d'injecter "500 millions d'euros supplémentaires" pour moderniser et agrandir l'enceinte de la Porte de Saint-Cloud.

"Avidité"

"Il est évident qu'un investissement aussi important ne sera réalisé par le PSG que si nous devenons propriétaires du Parc des Princes", a récemment pesté le club. "En refusant notre investissement très significatif (…) la maire fait peser une charge fiscale de plusieurs millions d'euros sur les contribuables parisiens", a insisté le porte-parole du PSG, "pour maintenir la structure d'un stade qui a plus 50 ans et a besoin d'une rénovation complète".

Un dirigeant du PSG a de son côté pointé "l'avidité" de la maire de Paris, tout en ajoutant que le club "ne veut pas être otage de la mairie dans cette négociations". Cette source est même allée jusqu'à évoquer un "suicide financier", car la municipalité devrait débourser "30 millions d'euros rien que pour le mettre aux norme environnementales, le stade en l'état actuel n'est pas "vert" du tout, si jamais Mme Hidalgo pensait séduire les élus écologistes par cette décision".

Situation au point mort

L'ex-candidate du Parti socialiste à la présidentielle n'a pas évoqué l'hypothèse d'un départ du club. "Il faut accompagner le PSG dans son envie et son besoin de rénovation, d'augmentation de la capacité, de modernisation du Parc", même si "une partie du stade se trouve sur le périphérique, donc on ne peut pas creuser", a-t-elle déclaré. Inauguré d'abord en 1897 puis en 1972 avec sa nouvelle architecture, l'ancien vélodrome accueille le club parisien depuis 1974. Le bail actuel, entré en vigueur en 2014, court sur trente ans.

Une situation qui est donc au point mort et qui inquiète les supporters mais aussi les anciennes figures du club qui ont les gênes du Parc des Princes dans la peau. "Je réagirais mal parce qu'on ne s'imagine pas le Paris Saint-Germain jouer ailleurs qu'au Parc des princes. On menace de quitter le Parc, le club parle d'aller construire son stade en dehors de Paris, ça serait une nouvelle histoire et même un nouveau club", s'est attristé l'ancien joueur du club Jimmy Algerino dans Europe 1 Sport.

Construire un nouveau stade ? "Impossible"

Mais pour ce dernier, la construction d'un nouveau stade paraît impossible. "La vision des qataris ne va pas plus loin que cinq à dix ans et quand on veut construire comme le voudrait le Qatar et les propriétaires, ça prendrait minimum cinq à dix ans donc c'est quasiment impossible", a-t-il assuré.

Depuis 2011 et le rachat du PSG par QSI (Qatar Sports Investments), le club des stars planétaires Leo Messi, Kylian Mbappé et Neymar a remporté huit championnats de France et six Coupes de France, notamment. Mais il n'a pas réussi à conquérir la Ligue des champions, son objectif principal, échouant en finale en 2020.