Pour diriger la Fifa, "pas d'autre candidat européen que Michel Platini"

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avec Axel May , modifié à
REACTIONS - La démission surprise de Sepp Blatter a déclenché de nombreuses réactions parmi les dirigeants du football mondial. Et redistribué les cartes en vue des prochaines élections à la présidence de la Fifa.
INTERVIEW

"Une décision courageuse". On ne s'y attendait pas. Réélu pour un cinquième mandat à la tête de la Fifa malgré les deux enquêtes pour corruption et blanchiment qui touchent la plus haute instance du foot mondial, Sepp Blatter a finalement annoncé à la surprise générale qu'il allait convoquer un congrès extraordinaire en vue de prochaines élections auxquelles il ne se représenterait pas. Une démission implicite saluée par ses détracteurs et pas de nombreux acteurs du football, au premier rang desquels figure Michel Platini. Le président de l'UEFA avait déjà demandé peu avant l'élection à Sepp Blatter de démissionner. Sans succès. L'ancien Ballon d'or français salue donc "une décision difficile, courageuse mais la bonne décision".

"Je ne vois pas d'autre candidat européen possible que Platini". Une décision qui rebat les cartes dans les rapports de force houleux qui animent la Fifa en interne. Candidat malheureux à l'élection vendredi, le prince Ali a d'ores et déjà annoncé qu'il se représenterait. Au micro d'Europe 1, le président de la Fédération Française de Football (FFF) Noël Le Graet, lui, espère voir Michel Platini se présenter. "Je ne vois pas d'autre candidat européen possible que Michel Platini", a-t-il déclaré. Un revirement notable après qu'il a soutenu Sepp Blatter malgré les affaires qui gangrènent la Fifa. Son prédécesseur à la FFF, Fernand Duchaussoy, est lui aussi du côté de Michel Platini : "J'ai été interrogé assez fréquemment sur ce qu'il se passe et je soutenais la position de Michel Platini. A un moment, il faut savoir dire stop. On sentait que c'était la fin d'un système, il y avait trop de ratés dans le moteur. Je crois que j'aurais suivi Michel Platini en votant pour le Prince Ali."   

"Une Fifa forte mais propre". Sur notre antenne, le ministre des Sports Patrick Kanner a pour sa part insisté sur l'onde de choc provoquée par les affaires de ces derniers jours : "Le monde du foot a été très ébranlé." Lui aussi salue " une sage décision", espérant qu'elle permette d'installer "une nouvelle gouvernance avec une Fifa forte mais propre". C'est également le souci de Jérôme Champagne, ancien haut responsable de la Fifa qui ambitionnait de se présenter contre Sepp Blatter. Il se félicitait sur Europe 1 "d'apprendre qu'il y désormais a une volonté de réformer la Fifa". 

"Il a universalisé le jeu". Pour cet ancien diplomate français, le problème actuel de l'institution se concentre autour du bureau exécutif de la Fifa (celui qui prend les décisions) : "le problème, c'est la surreprésentation de la bureaucratie continentale (les six confédérations réparties par continent, dont la CONCACAF, au coeur de l'enquête du FBI) et le manque de pouvoir des fédérations". Interrogé sur le bilan de Sepp Blatter, Jérôme Champagne s'est néanmoins montré plus flatteur avec Sepp Blatter, lui reconnaissant le mérite d'avoir "universalisé le jeu" et d'avoir "ramené la Coupe du monde en Afrique du Sud et au Brésil".