Sepp Blatter 2:04
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Propos recueillis par Cyrille de La Morinerie et Lionel Rosso, édité par Gauthier Delomez , modifié à
L'ancien patron de la Fifa Sepp Blatter a accordé un entretien exclusif à Europe 1. L'ex-homme d'affaires suisse est revenu sur le projet, voulu notamment par le président actuel de l'instance mondiale Gianni Infantino, de faire jouer la Coupe du monde tous les deux ans. Dans "Europe 1 Sport", Sepp Blatter explique pourquoi, selon lui, cette réforme "est d'une imbécilité sans nom".

Il n'y a pas que les supporters de football qui s'élèvent contre le projet de Coupe du monde tous les deux ans. Invité exceptionnel d'Europe 1 Sport, l'ancien dirigeant de la Fifa, Sepp Blatter, a considéré que disputer le Mondial à ce rythme-là "est d'une imbécilité sans nom". Un "mea-culpa" quant à sa première prise de position, en 1998, alors qu'il venait d'être élu président de l'instance footballistique mondiale. "J'avais laissé entendre, pour plaire aux Africains parce qu'ils n'avaient que trois représentants à l'époque, qu'on pouvait organiser une Coupe du monde tous les deux ans", raconte-t-il en exclusivité au micro d'Europe 1.

Un projet qui "n'est pas bon pour le football"

Sepp Blatter poursuit : "Les Africains avaient applaudi, mais après, les gens de mon administration m'ont dit que j'avais faux, alors j'ai laissé tomber". La réforme, actuellement discutée entre les fédérations nationales de foot, est souhaitée non seulement par l'ancien entraîneur français Arsène Wenger, mais aussi par le président de la Fifa, Gianni Infantino. Toutefois, pour son prédécesseur Sepp Blatter, cela risque d'alourdir un calendrier footballistique "déjà tellement surchargé".

"Il y a encore autre chose", ajoute-t-il sur Europe 1. "Faisons une Coupe du monde tous les deux ans. Qui sont les joueurs (concernés) ? Ce seront toujours les meilleurs joueurs qui sont déjà surchargés dans leurs compétitions continentales et nationales", argumente l'ancien patron de la Fifa. Sepp Blatter rappelle que "la base de la Fifa, c'est le club et non pas l'équipe nationale. Celle-ci doit rester l'apogée de tout le monde", affirme-t-il, défendant une sacralité de la compétition.

Parmi les arguments en faveur de la réforme, l'apport de bénéfices économiques. L'ex-dirigeant ne semble pas convaincu : "De dire qu'on aura plus d'argent, j'aimerais le voir". Et Sepp Blatter de conclure, appuyant sur "l'imbécilité" de la réforme, qu'avoir des Mondiaux tous les deux ans "n'est pas bon pour le football".