Coupe du monde 2022 : mais pourquoi y a-t-il autant de temps additionnel pendant les matches ?

14 minutes de temps additionnel ont été indiquées au terme de la première mi-temps d'Angleterre-Iran.
14 minutes de temps additionnel ont été indiquées au terme de la première mi-temps d'Angleterre-Iran. © PAUL ELLIS / AFP
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avec AFP
Depuis le début de la compétition, les arbitres ont indiqué beaucoup plus de temps additionnel qu'à l'accoutumée. Ils traduisent une volonté de la Fifa de se rapprocher le plus possible d'un temps de jeu effectif de 90 minutes. Une nouveauté qui divise alors que plusieurs joueurs sont apparus à bout de forces au terme des rencontres.

Dix minutes de temps additionnel par-ci, huit minutes d'arrêt de jeu par là et des matches qui n'en finissent plus. Comme l'avait annoncé leur patron Pierluigi Collina avant le tournoi, les arbitres de cette Coupe du monde 2022 laissent les rencontres se prolonger bien au-delà des 90 minutes réglementaires, avec des joueurs parfois à bout de forces. Sur les six premiers matches du tournoi, on dénombre un total de plus de 90 minutes de temps supplémentaire indiqué.

Le match le plus spectaculaire dans ce registre a été Angleterre-Iran (6-2), qui a duré en tout plus de 117 minutes, avec notamment 14 minutes d'arrêts de jeu annoncés à la fin de la première période. Dans ce cas précis, cela s'explique en partie par la blessure importante du gardien iranien Alireza Beiranvand qui avait violemment percuté un partenaire en voulant dévier la trajectoire du ballon. 

"Ce temps doit être compensé" 

Mais les autres matches ont eux aussi régulièrement dépassé les 100 minutes, sans avoir été marqués par des incidents médicaux majeurs. L'explication est à chercher dans les propos du président de la commission des arbitres de la Fifa Pierluigi Collina, qui avait annoncé dès jeudi dernier que les arbitres seraient "très attentifs" au temps de jeu effectif. "On veut éviter les matches à 42, 43, 44 minutes de temps effectif. Donc les temps de remplacement, de penalty, de célébrations, de soins médicaux ou bien sûr de VAR, devront être compensés", a-t-il expliqué.

"Les célébrations peuvent parfois durer 90 secondes. Ce temps doit être compensé", avait ajouté l'ancien arbitre italien, évoquant le "respect des spectateurs et des téléspectateurs". Si l'intention est louable, elle a aussi ses revers. A la fin du match USA-Galles lundi, l'arbitre qatari Abdulrahman Al-Jassim a annoncé neuf minutes de temps additionnel. Durant ce temps supplémentaire, plusieurs joueurs se sont écroulés et ont dû être soignés pour des crampes, ce qui a engendré encore plus de temps ajouté.

La deuxième période a ainsi duré plus de 55 minutes, sans blessure grave ni utilisation de la VAR et avec un seul but inscrit. Plusieurs buts très tardifs ont par ailleurs été inscrits, comme celui de l'Iranien Mehdi Taremi, marqué à la 103e minute ou celui du Néerlandais Davy Klaassen, enregistré à la 99e minute.

"Il y a trop de temps perdu dans le football" 

"Je crois qu'il y a eu 24 minutes de temps additionnel sur le match. Cela fait beaucoup de temps de concentration", a relevé le sélectionneur anglais Gareth Southgate. "Nous avons justement perdu notre concentration et quand on joue sur un tempo plus lent, nous ne sommes pas du tout aussi efficaces", a-t-il ajouté.

Pour l'ancien sélectionneur belge Marc Wilmots, cet allongement du temps de jeu peut être néfaste. "J'ai vu les États-Unis plonger contre le pays de Galles. On ne retrouvait plus leur équipe. Ce qui m'étonne, ce sont les crampes, les problèmes de blessures et des joueurs déjà à bout", a-t-il dit au micro de la RTBF.

"Les calendriers ont été resserrés donc faire sept matches sur 28 jours sans parler des prolongations qui pourraient être de 140 minutes si cela continue comme ça, c'est intenable", a-t-il ajouté. L'ancien international anglais Jamie Carragher a pour sa part apprécié. "J'aime ce temps ajouté par les arbitres du Mondial. Il y a trop de temps perdu dans le football !", a-t-il tweeté.