Basket : les matches décalés la journée en cas de couvre-feu ?

© PDPics / pixabay
  • Copié
Julien Froment , modifié à
Interrogé par Europe 1, le directeur général de la Ligue nationale de Basket (LNB) Michel Mimran attend avec impatience les annonces du Président de la république Emmanuel Macron. Car en cas de couvre-feu, cela pourrait avoir des conséquences importantes sur le basket professionnel. "On est inquiets, on est préoccupés, notre job et celui des responsables de clubs, c’est de trouver des solutions", avance-t-il.
INTERVIEW

Des matches de Jeep Elite en pleine journée : l’idée est en train de faire son chemin à la Ligue nationale de basket. Le directeur général Michel Mimran, qui doit également gérer les reports de matches à causes de cas de Covid-19, va suivre les annonces présidentielles ce mercredi soir, avec une pointe de fébrilité. "On est inquiets, on est préoccupés, notre job et celui des responsables de clubs, c’est de trouver des solutions. Si le couvre-feu interdit la réunion d’événements sportifs après 20 heures, ce sera  une complexité supplémentaire dans une équation qui n’en manque pas", confie-t-il au micro Europe 1.

Jouer avec du public, une nécessité

"Ce n’est pas l’idéal, il faudra en effet que les clubs se positionnent car ils prennent de plein fouet cette situation. Ils doivent remplir leur salle, c’est du sport professionnel, il doit y avoir du public, il y a un paramètre économique. L’idéal, c’est de jouer à 20h30, mais si la situation l’exige, tout le monde s’adaptera." Le basket professionnel, tout comme les autres discipline indoor, dépend en grande partie financièrement du public et des hospitalités les jours de match.

"L’arrêt la saison dernière a été un choc, amorti grâce aux mesures gouvernementales et par le fait que nous n’étions pas dépendants des droits TV", rappelle Michel Mimran. "Pour autant s’il y a une généralisation de la réductions de la jauge, ce sont des recettes considérables en moins pour nos clubs. Quand les matches se tiennent, ils doivent se jouer avec du public, sinon économiquement, l’équilibre s’effondre." 

30% des matches annulés à cause de cas de covid-19

Après quatre journées de Jeep Elite, ex-Pro A, 30% des matches ont été annulés et/ou reportés à cause de cas de Covid-19 au sein des effectifs. "On est sur un fil tendu, une corde raide, mais pour le moment il n’y a pas d’inquiétude", tempère le directeur général de la LNB. "Nous sommes au début de la saison, elle est encore longue et nous avons des dates."

Mais il est tout de même contraint de voir plus loin. "Il y a un moment donné ou si le nombre de matches annulés cumulé est trop important, il faudra trouver une solution. Est-ce que cette saison va se dérouler tout à fait normalement, va aller à son terme dans les conditions prévues par le règlement ? On l’espère. Mais il est évident qu’on travaille sur des scenarios d’adaptation. Pour l’instant, on reste sur la saison telle qu’elle était prévue."

Le cas Norris Cole ? "Regrettable mais il faut raison garder"

Le directeur général est également revenu sur l’affaire "Norris Cole". Le meneur de l’Asvel, contrôlé positif juste avant le coup d’envoi du match contre Cholet, a disputé les 40 premières secondes du match avant d’être sorti par son entraîneur, ce qui a provoqué l’ire du maire choletais Gilles Bourdouleix.

"Cette situation-là est regrettable, mais elle n’a duré que 40 secondes", minimise Michel Mimran sur Europe 1. "On peut reprocher à l’entraîneur de l’Asvel d’avoir pris la décision avec quelques secondes de retard, mais il faut raison garder. J’ai envie de dire que cette situation, c’est presque une opportunité, car elle s’est passée dans un temps très court, de prendre maintenant à chaque fois, encore plus de sécurité. La situation est complexe, à tous les instants et elle l’a été encore plus ce soir-là. On fera en sorte que cela ne se reproduise plus, mais il faut que le débat se calme."