Avec Hamraoui et sans repères, les Bleues dans l'incertitude à quelques mois du Mondial de foot

À quelques mois du Mondial de football féminin, les Bleues sont tourmentées par les nombreuses blessures et le retour inattendu d'Hamraoui
À quelques mois du Mondial de football féminin, les Bleues sont tourmentées par les nombreuses blessures et le retour inattendu d'Hamraoui
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avec AFP
À cinq mois du Mondial, les Bleues sont perturbées par des blessures, des résultats inégaux, plusieurs incertitudes tactiques et un retour inattendu, celui de Kheira Hamraoui, source potentielle de tensions avant la réception du Danemark, mercredi à 21 heures 10 au Tournoi de France.

Le cadre champêtre du stade Francis-Le-Basser de Laval, à guichets fermés, et l'enjeu réduit de cette épreuve amicale sauront-ils apaiser les Françaises sur la route de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août) ?

Les récentes performances, trois défaites sur les sept derniers matches dont la demi-finale de l'Euro contre l'Allemagne (2-1), ne sont pas rassurantes pour l'équipe de Corinne Diacre avant la troisième édition du Tournoi de France, qui opposera également les Bleues à l'Uruguay et à la Norvège.

"Il faut qu'on apprenne à se connaître davantage. Sans cela, ça risque d'être compliqué" à la Coupe du monde, souligne l'attaquante Kadidiatou Diani dans un entretien à l'AFP. Le contexte n'est pourtant pas idéal pour affiner les automatismes ou "trouver (une) identité de jeu", comme l'espère la Parisienne. En effet, le retour surprise de Kheira Hamraoui, un an après sa dernière apparition, jette un voile d'interrogations sur le vestiaire.

Inimités

La milieu de 33 ans, rappelée quinze mois après avoir été victime d'une agression en présence de son ex-coéquipière Aminata Diallo, suspectée de l'avoir commanditée, entretient des relations glaciales avec certaines partenaires du PSG et des Bleues, comme "Kadi" Diani ou Sandy Baltimore.

"Pour éviter d'être vulgaire, je m'abstiendrai de tout commentaire. Il vaudrait mieux que je ne le fasse pas", a répondu Diani lundi à l'AFP, au sujet du retour de Hamraoui. Quant à Baltimore, elle reste sur un accrochage à l'entraînement avec Hamraoui en avril dernier, point de départ d'une longue mise à l'écart de cette dernière, jusqu'en octobre.

De quoi s'inquiéter ? Interrogée mardi, la capitaine Wendie Renard a botté en touche. "Il n'y a pas de tensions. Cela fait un moment qu'elle n'était pas dans le groupe mais aujourd'hui, elle est sélectionnée et il n'y a pas de problèmes", a assuré la défenseure de Lyon.

La semaine passée, Corinne Diacre avait déjà prévenu qu'elle ne fera "pas tout un cas du cas Hamraoui". En février 2022 pourtant, les tensions avaient brusquement rejailli en plein rassemblement, lorsque Diani et Marie-Antoinette Katoto avaient célébré un but en hommage à Diallo… sous les yeux de Hamraoui, assise sur le banc des remplaçantes. Cette fois, Katoto n'est pas là, touchée de longue date à un genou.

D'autres absentes

Et la buteuse n'est pas la seule absente. La France est aussi privée de la défenseure Griedge Mbock (genou) et des deux latérales gauches de métier, Sakina Karchaoui (cheville) et Selma Bacha (cuisse). Imprévisible dans la construction de ses listes, Diacre a fait un pas de côté pour faire face à ces absences.

Au poste de buteuse, elle parie sur… l'ailière Diani, qui préfère jouer à droite mais s'est dite prête à se "sacrifier", comme au PSG. La seule autre pure numéro 9 de l'effectif est Ouleymata Sarr, souvent remplaçante au Paris FC, barrée par Mathilde Bourdieu, qui, elle, n'est pas convoquée malgré son statut de deuxième meilleure buteuse de D1 (derrière Diani).

Et sur le flanc gauche de la défense, Bacha et Karchaoui ne sont pas remplacées poste pour poste. "On a des gauchères dans l'équipe. On a des joueuses droitières qui peuvent aussi évoluer à gauche. Les solutions, on en a plusieurs, notamment avec Estelle Cascarino", s'est justifiée la sélectionneuse jeudi.

Plus qu'un rassemblement avant le Mondial

Rappelée pour la première fois depuis deux ans, Estelle Cascarino est toutefois arrière centrale de métier et vient de rejoindre Manchester United en vue d'évoluer… au milieu. "Milieu de terrain, c'est une direction que j'avais envie de donner à ma carrière", explique-t-elle à l'AFP quelques jours après son départ, en prêt, du PSG, tout en reconnaissant avoir "toujours dépanné en latérale". 

Vu le contexte, ce stage de février offrira-t-il suffisamment d'enseignements aux Bleues ? "Comme il y a beaucoup de blessées, ça va forcément fausser un peu la lecture", prévient Diani. Les Françaises n'ont pourtant plus le temps de tergiverser : après le Tournoi de France, seul un rassemblement est à leur programme avant le Mondial.