Après des Mondiaux réussis, la biathlète Julia Simon reprend la chasse au cristal

Julia Simon est actuellement leader de la Coupe du monde générale et vise le gros globe de cristal
Julia Simon est actuellement leader de la Coupe du monde générale et vise le gros globe de cristal © AFP
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avec AFP
Après l'or mondial, Julia Simon reprend la course au gros globe de cristal de meilleure biathlète de la saison à Nove Mesto (République tchèque), septième étape de la Coupe du monde, de jeudi à dimanche. La biathlète tricolore pointe actuellement en tête du général. 

Julia Simon, devenue à 26 ans championne du monde de la poursuite en février à Oberhof (Allemagne) et médaillée de bronze de la mass start, ses deux premières médailles internationales individuelles, aborde la dernière partie de l'hiver avec le dossard jaune de leader du classement général, qu'elle porte depuis décembre.

Mais rien n'est joué, puisque la biathlète des Saisies ne compte que 76 points d'avance sur sa plus proche poursuivante, la Suédoise Elvira Oeberg (811 contre 735). Or plus de six cents points sont encore en jeu avec les sept courses individuelles restantes, dont deux en République tchèque, sprint vendredi et poursuite samedi. Une victoire rapporte 90 points.

"Gros combat"

"Ca va être un gros combat, anticipait le directeur du biathlon français Stéphane Bouthiaux à la fin des Mondiaux il y a une dizaine de jours. Il reste trois semaines, elle a un peu d'avance, mais l'écart n'est pas suffisant pour imaginer quoi que ce soit dès à présent. Il faut qu'elle sache répondre présent dès les premières courses à Nove Mesto." Si ça n'en était pas un en avant-saison, "c'est en train de devenir un objectif réel, reconnaît Simon. Ca peut se concrétiser. J'espère que ça va se finir bien."

La dernière Française à avoir remporté le gros globe de cristal est Sandrine Bailly, en 2005. Depuis le début de l'hiver, "j'ai réussi à trouver de la régularité", ce qui lui faisait défaut jusque-là, apprécie Simon, sortie seulement deux fois du top 15, jamais du top 20. "Maintenant, il faut continuer, ces trois dernières semaines ne vont pas être faciles. Il va y avoir encore beaucoup de pression, sait-elle. Il faut que je reparte avec cette hargne que je peux avoir et l'envie de bien construire mes courses."

En termes de dynamique, les trajectoires de Simon et Oeberg sont à l'opposé, puisque la Lapone, souffrante à Oberhof, n'y a disputé qu'une course individuelle (sprint) et un relais, quand la Savoyarde y a collectionné trois médailles, dont une en or. Mais la biathlète de Kiruna a peut-être accumulé moins de fatigue. "Quand j'ai réussi à avoir le maillot jaune, peu de monde pensait que j'étais capable de le garder. Finalement, au fur et à mesure, je montre que j'ai les épaules pour supporter cette pression et ces attentes", retient Simon.

Sans Jacquelin

Johannes Boe (29 ans), impérial depuis le début de la saison, tant en Coupe du monde qu'aux Mondiaux où ses trois sacres individuels et ses sept médailles au total ont donné l'idée de rebaptiser le village allemand en "Boeberhof", fond lui vers un quatrième gros globe, après ceux remportés entre 2019 et 2021.

Mais le phénomène norvégien devra malgré tout patienter au moins jusqu'à la semaine suivante, à Oestersund (Suède), et peut-être même jusqu'à la dernière étape de l'hiver, à Oslo, pour distancer définitivement son compatriote Sturla Laegreid, le seul à tenir tant bien que mal son rythme infernal (219 points de retard avant Nove Mesto). C'est le sprint masculin qui ouvre le programme tchèque jeudi après-midi (16h10).

Avec Quentin Fillon Maillet, tenant du gros globe mais monté sur un seul podium individuel cette année. Mais sans Emilien Jacquelin, qui a mis un terme à sa saison après les Mondiaux d'Oberhof, "réservoir vide", mentalement en particulier. Boe, lui, visera au départ du sprint sa quinzième victoire individuelle de l'hiver, Mondiaux inclus. Le record, qu'il a établi en 2018/2019, est de seize.