Affaire de la "sextape" de Mathieu Valbuena : l’un des maîtres-chanteurs présumés s’explique

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Karim Benzema avait été mis en examen pour complicité de tentative de chantage. © AFP
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A.M.
Mustapha Zouaoui, dit "Sata", a donné sa version des faits sur l’affaire de la "sextape" de Mathieu Valbuena, dont il est l'un des principaux protagonistes.

L’affaire de la "sextape" de Mathieu Valbuena a pris une nouvelle tournure lundi avec le témoignage de Mustapha Zouaoui, l’un des maîtres-chanteurs présumés dans ce dossier, qui a conduit à la mise en examen de Karim Benzema pour complicité de tentative de chantage. Lundi, dans les colonnes de L’Équipe, celui que l’on connaît sous le nom de "Sata" dans le milieu du football marseillais revient sur l’affaire. Le quotidien sportif précise que le témoignage de "Sata" est à prendre "avec précaution", le suspect ayant "menti aux enquêteurs" lors de ses premières auditions.

Le début de l’affaire.Dans une longue interview accordée au journal L’Équipe, Mustapha Zouaoui se remémore les prémices de l’affaire qui remonte au printemps 2015. L'homme, qui gravite autour de nombreux footballeurs, explique avoir reçu la vidéo de la "sextape" d'Axel Angot, un spécialiste de l’informatique proche de Valbuena, qui se serait initialement procuré la vidéo sur le téléphone de l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille. Mais il affirme ne jamais avoir voulu faire chanter Mathieu Valbuena. "Je ne comptais rien faire", précise-t-il. "Avec Axel […], on va dans les fêtes, on voit les joueurs se filmer, mais ça s’arrête là. On n’appelle pas les joueurs pour les faire chanter."

Djibril Cissé destinataire de la vidéo. Le Marseillais, connu sous le nom de "Sata", indique avoir envoyé la vidéo à l’ancien joueur de l’OM Djibril Cissé, qui aurait ensuite mis au courant Mathieu Valbuena. "L’histoire part de là", explique-t-il. "Mathieu a tout de suite annoncé qu’il mettait son avocat sur le coup."

Déjeuner à Madrid. Quant à l’implication de Karim Benzema dans le dossier, elle n’intervient que plus tard, en septembre 2015, lors d’un déjeuner à Madrid. "Sata" explique avoir évoqué la vidéo à ce moment-là, en guise de "blague". "À ma grande surprise, il n’a pas rigolé. Il l’a vraiment mal pris", raconte-t-il. "Il m’a même lancé : 'Tu ne devrais pas rigoler avec ça'. Je lui dis : 'Mais non, y aura rien, ne t’inquiète pas'."

Benzema "ne voulait pas voir" la vidéo. Zouaoui affirme à plusieurs reprises que Karim Benzema ne souhaitait pas être impliqué dans l’affaire. Il "ne m’a jamais demandé, l’air intéressé, ce que j’allais faire (de la vidéo)", explique-t-il. "Il ne voulait même pas la voir." Au contraire de nombreux autres joueurs, selon lui. Il raconte en effet que "la moitié de l’OM l’a vue", tout comme "des internationaux qui jouent dans toute l’Europe". "Sata" explique encore que Benzema "a pris l’initiative" de parler à Valbuena à Clairefontaine, pour lui dire de ne pas prendre la vidéo "à la légère". "Mais ce n’est pas une histoire d’argent, ça ne l’a jamais été", tempère-t-il. "Il voulait aider Valbuena."

"Grave fâché contre moi." Mustapha Zouaoui, qui a lui-même été mis en examen pour "chantage et participation à une association de malfaiteurs" avant d’être relâché, n’a finalement récolté que le courroux de l’attaquant du Real Madrid, qui lui reproche de l’avoir impliqué dans le dossier. "Benzema est grave fâché contre moi. Il sait que je n’ai pas fait ça exprès, pour le mettre dans la merde", raconte-t-il encore au quotidien L’Équipe.

L’avocat de Zouaoui, comme ceux de Benzema, a déposé une requête en nullité de la procédure, qui sera examinée à la rentrée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles.