Affaire Benzema : les sponsors serrent les rangs

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La mise en examen de l’attaquant star des Bleus n’a pas d’effet, pour l’instant, sur l’engagement des marques partenaires de l’équipe de France. 

La rocambolesque histoire de chantage présumé à la sextape n’est pas qu’une mauvaise affaire pour Karim Benzema. Pour les sponsors de l’attaquant et de la fédération française de football, la mise en examen de l’attaquant du Real Madrid pourrait aussi avoir des conséquences. Même si, à ce stade du dossier, le risque de désengagement reste très limité.

Les contrats personnels de Benzema : "pas de risque de rupture pour l’instant". Karim Benzema est sponsorisé par plusieurs marques à titre personnel, sur son seul nom. Ainsi, l’ancien Lyonnais a signé un important contrat avec l’équipementier Adidas, qui en a fait une de ses têtes de gondole. A l’heure actuelle, la compagnie allemande s’est refusée à tout commentaire, comme le relaie le quotidien L’Equipe. Si ce mutisme peut interpeller, le risque d’une rupture de contrat est pour l’instant minime, selon Gary Tribou, professeur de marketing sportif à l’Université de Strasbourg, contacté par Europe 1.

"Karim Benzema est une égérie pour Adidas. Pour l’instant, il n’y a pas de risque de rupture", tranche Gary Tribou. "Il y a déjà eu des précédents pour l’équipementier. Lionel Messi va être jugé pour fraude fiscale en Espagne, et Adidas reste engager avec lui. Mais une condamnation pourrait changer la donne", précise le professeur. Lance Armstrong peut en témoigner : ses sponsors l’avaient tous lâché après ses aveux de dopage, en 2012. L’ancien cycliste a même été en février dernier à verser dix millions de dollars à l’un de ses ex-partenaires, la société SCA Promotions.

"  Karim Benzema est une égérie pour Adidas. Pour l’instant, il n’y a pas de risque de rupture "

Les contrats de l’équipe de France : "plus de risques sportifs que financiers". Outre les sponsors personnels de Karim Benzema, les partenaires de l’équipe de France suivent aussi l’affaire de près. Nike, l’équipementier des Bleus et concurrent d’Adidas, ne devrait pas changer de ligne, alors que l’Euro 2016 et ses potentiels revenus colossaux se profilent dans sept mois. "Cette affaire n’est pas sportive, ce n’est pas une tricherie. A sept mois de l’Euro, je pense qu’il n’y a aucun risque d’un désengagement de Nike", estime Gary Tribou. Le directeur de la communication du PMU a ainsi apporté son soutien à la Fédération française de foot (FFF). "Il est bien trop tôt pour dire quoi que ce soit, pour envisager un éventuel préjudice", a-t-il affirmé dans L'Equipe. 

Cependant, l’attitude des autres partenaires des Bleus pourrait être différente. "L’objet même du délit peut avoir un effet. Tout dépend du cœur de cible de la marque. Si c’est une clientèle plus élevée socialement, attachée à des principes et des valeurs particulières, là il peut y avoir un risque", prévient le professeur de marketing. Mais en pratique, les sponsors se désengagent rarement. Même en 2010, la grève à Knysna, pendant la Coupe du Monde en Afrique du Sud, avait eu très peu de conséquences financières pour la Fédération française. "L’enjeu était énorme pour la FFF, et il y avait eu très, très peu de dégâts, et de façon très provisoire", rappelle Gary Tribou. "Il y a davantage de risques sportifs que financiers pour l’équipe de France", conclut-il.