Villas Boas donne du Mou

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Thomas SINIECKI , modifié à
Déjà sacré champion du Portugal, le FC Porto écrase tout sur son passage, au moment d'accueillir Villarreal en demi-finale aller de la Ligue Europa. Une réussite qui porte un nom: André Villas Boas, ancien adjoint de José Mourinho et qui marche clairement sur les traces de son mentor, avec ce retour aux sources sur le banc des Dragons. A la différence près que le coach du FCP est encore plus jeune que "Mou" à l'époque.

Déjà sacré champion du Portugal, le FC Porto écrase tout sur son passage, au moment d'accueillir Villarreal en demi-finale aller de la Ligue Europa. Une réussite qui porte un nom: André Villas Boas, ancien adjoint de José Mourinho et qui marche clairement sur les traces de son mentor, avec ce retour aux sources sur le banc des Dragons. A la différence près que le coach du FCP est encore plus jeune que "Mou" à l'époque. "Special Two", "Special Three", "Special Zero"... Appelez-le comme vous voudrez, mais André Villas Boas est lui aussi un entraîneur spécial. Disciple de José Mourinho, comme le "Special One" le fut lui-même à Barcelone avec Bobby Robson, l'entraîneur de Porto fait encore plus fort que "Mou". Oui, c'est possible... Et non content de faire aussi bien, Villas Boas le fait avec six ans de moins. L'ancien adjoint de l'actuel coach madrilène est en route pour le triplé, comme Mourinho l'avait fait en 2003 à l'âge de 40 ans en remportant le championnat et la Coupe du Portugal, ainsi que la Coupe de l'UEFA. Villas Boas peut donc réussir le même exploit à 34 ans. Plus qu'un heureux parallèle, c'est un quasi mimétisme qui peut s'opérer. Car ce chemin de vie n'est pas le fruit du hasard: Villas Boas était l'adjoint de Mourinho durant les années 2000, de Porto à l'Inter en passant par Chelsea. Et la filiation a été rendue possible par... Bobby Robson, à qui Villas Boas avait écrit, à seulement 18 ans. Le gamin voulait travailler dans le staff du FC Barcelone, et il a réussi, puisque l'Anglais l'avait alors chargé de l'observation des adversaires. D'où la rencontre avec Mourinho... "Avoir été son assistant a joué un rôle important dans ma carrière, avouait récemment le jeune technicien dans les colonnes du journal A Bola. C'est sans doute l'une des personnes les plus importantes dans ma vie professionnelle et ça m'a beaucoup aidé dans mon apprentissage.""Je fuis les comparaisons" Villas Boas tient toutefois un discours à double tranchant, comme s'il sentait que l'héritage pourrait être très vite assez gênant à porter. "Depuis mon retour au Portugal, je fuis les comparaisons avec Mourinho, indiquait-il ainsi au site de l'UEFA, au début de la saison. Nous n'avons pas le même caractère, la même personnalité. Notre travail et notre communication sont différents." Du respect, de la reconnaissance, mais quand même un peu de distance. Par petites touches, le coach des Dragons essaie de tuer le père. Un début d'émancipation encore assez frais, puisqu'il ne date que de 2009, lorsque Villas Boas est parti voler de ses propres ailes à l'Academica Coimbra. En 2000, il avait bien pris en main... les îles Vierges, mais cet épisode de deux matches est à considérer comme une erreur de jeunesse. "Il est mes yeux et mes oreilles", disait de lui Mourinho à l'époque de Chelsea, selon des propos rapportés par Le Matin. Plus jeune entraîneur de l'histoire de Porto, Villas Boas est aussi devenu le plus jeune technicien champion du Portugal depuis... 1962 et le dénommé Juca, sur le banc du Sporting. Aujourd'hui, la Roma, la Juventus et l'Inter (tiens, tiens...) lui font les yeux doux, mais Porto l'a récemment prolongé jusqu'en 2013. Pas certain que Villas Boas parvienne toutefois à résister aux sirènes des grands clubs européens. Après son triplé, Mourinho était resté un an de plus pour remporter la Ligue des champions. Mais les voyages forment la jeunesse, et Villas Boas est encore un enfant dans le monde des entraîneurs.