Une moisson historique pour la France

Camille Lacourt et Jérémy Stravius, premiers champions du monde de l'historie de la natation française, et symbole d'une équipe décomplexée.
Camille Lacourt et Jérémy Stravius, premiers champions du monde de l'historie de la natation française, et symbole d'une équipe décomplexée. © MAXPPP
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NATATION - Les Bleus ont ramené 10 médailles, dont deux en or, des Mondiaux de Shanghai.

La pêche aux médailles a été bonne pour l’équipe de France dans la piscine de Shanghai. Exceptionnelle, même. Les Bleus sont en effet repartis des championnats du monde de natation avec dans leur besace dix breloques, dont deux en or. Un bilan historique, qui vient confirmer le feu d’artifice des championnats d’Europe de Budapest en 2010, et qui promet beaucoup à désormais moins d’un an des jeux Olympiques de Londres.

Ce bilan comptable "brillant voire exceptionnel", selon le président de la Fédération française de natation, Francis Luyce, permet à la France de se classer au cinquième rang des nations et de confirmer sa première place européenne acquise grâce aux 21 médailles de Budapest l’an dernier. Les Bleus ont aussi fait mieux que lors des précédents Mondiaux, à Rome en 2009 et à Melbourne en 2007, où ils avaient ramené à chaque fois six médailles.

Lacourt et Stravius, premières

Mais il y a quatre ans, Laure Manaudou avait remporté à elle seule cinq des six médailles françaises. Cette fois, et c’est une autre satisfaction de la semaine, l’équipe de France a démontré qu’elle regorgeait de talents. De jeunes nageurs comme Jérémy Stravius, William Meynard ou Mélanie Hénique ont ainsi éclos au plus haut niveau. Le vétéran Alain Bernard, 28 ans, "bronzé" sur 50 mètres nage libre, a démontré qu’il fallait encore compter sur lui.

Quant à Camille Lacourt, il a confirmé son statut de star en puissance. Le beau gosse de la natation française repart de Shanghai avec une médaille d’argent sur le 50 mètres dos et surtout un titre sur 100 mètres dos, partagé avec Jérémy Stavius. Les deux hommes remportent là les premières médailles d’or mondiales pour un nageur français. Et puis il y a eu, aussi, ce grand moment que fut le relais 4x200m, où les Français ont poussé les superstars américaines telles que Ryan Lochte et Michael Phelps dans leurs derniers retranchements, avant de se contenter d'une médaille d'argent pleine de promesses.

Décomplexés

Pour historique qu’il soit, le bilan de l’équipe de France à Shanghai aurait pourtant pu, et même dû, être encore meilleur. Les éliminations dès les séries de Frédérick Bousquet sur 50m nage libre et du relais 4x100m quatre nages masculin, tous deux candidats au titre mondial, ont en effet constitué autant de déceptions.

Pas de quoi, toutefois, ôter le sourire au directeur technique national de la Fédération française de natation. "C'est une satisfaction et une grande fierté de voir cette équipe de France aussi présente sur les championnats du monde", a déclaré Christian Donzé, qui avait fixé l'objectif de ces Mondiaux à six médailles dont au moins un titre. "Notre premier challenge était d'assumer notre statut acquis aux championnats d'Europe, de transformer l'essai au niveau mondial. C'était un test un an avant les Jeux."

C’est désormais une équipe de France totalement décomplexée et sûre de ses forces qui lorgnent les Jeux Olympiques de 2010. "Personne ne se fixe de limites. A force d'entendre que tout peut arriver, on finit par y croire", résume Alain Bernard, le champion olympique en titre du 100 mètres nage libre. Les Bleus vont en outre enregistrer sous peu le retour de celle qui a ouvert la voie, Laure Manaudou, de retour à la compétition après un break de plusieurs années. De quoi voir l’avenir en bleu. Vivement Londres 2012 !