Manque de moyens, méthodes «d'un autre temps»... L'école apprend-elle correctement nos enfants à nager ?
Les noyades sont très nombreuses cette année sur le territoire français. Parmi les principales victimes : les enfants et les adolescents. Pourtant, la natation est obligatoire durant l'école primaire. Mais de nombreux professeurs dénoncent le manque de moyens et d'infrastructures, pénalisant grandement l'apprentissage des écoliers.
Les noyades sont malheureusement nombreuses cet été. Plus de 250 personnes sont décédées depuis le début du mois de juin, un chiffre en hausse de près de 45% par rapport à l'an dernier. Parmi les premières victimes : les enfants et les adolescents. Pourtant, la natation est obligatoire dans le programme de l'Éducation nationale.
Des moyens insuffisants
Apprendre à nager est inscrit au programme entre les classes de CP et de 6ème. Avec à la clé l’obtention d’une attestation. Mais il y a deux ans, près d’un élève sur cinq ne savait toujours pas nager à la fin de sa sixième. Pour Coralie Benech, co-secrétaire du syndicat Snep Fsu, il n’y a pas assez de moyens.
"L’Éducation nationale, malgré l'idée de dire que savoir nager est une priorité, ne donne absolument pas les moyens de le faire. Il y a des choix qui sont effectués au sein de l'école. Souvent par exemple, on vous demande de faire un choix entre un groupe de latin ou un groupe de natation . Et régulièrement, on va choisir le groupe de latin plutôt que le groupe de natation", regrette-t-elle au micro d'Europe 1.
Des infrastructures trop rare dans certaines zones
L’apprentissage de la natation est délaissé, et souvent insuffisant lorsqu'il est réalisé. "Aujourd’hui, on est encore dans des systèmes de fonctionnement d’apprentissage qui sont d’un autre temps. On est encore dans notre système scolaire à voir des enfants qui montent sur le plot, qui sautent dans l’eau avec la planche. Or, on sait que ce n'est pas suffisant pour les sécuriser dans l'eau", insiste Lazreg Benelhadj, vice-président de la Fédération française de natation.
La Fédération pointe aussi un manque d’infrastructures. Selon le syndicat Snep FSU, 500.000 élèves n’ont pas accès à une piscine proche de leur établissement scolaire.