Tigana sur la corde raide

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Olivier CHAUVET , modifié à
Décevant depuis le début de la saison, Bordeaux a sombré à Lorient samedi soir (1-5), à l'occasion de la 24e journée de Ligue 1. Une humiliation qui met au grand jour les difficultés des Girondins et l'incapacité de leur entraîneur à trouver des solutions pour relancer une équipe au fond du trou. Forcément abattu après une telle défaite, Jean Tigana est-il encore l'homme de la situation ?

Décevant depuis le début de la saison, Bordeaux a sombré à Lorient samedi soir (1-5), à l'occasion de la 24e journée de Ligue 1. Une humiliation qui met au grand jour les difficultés des Girondins et l'incapacité de leur entraîneur à trouver des solutions pour relancer une équipe au fond du trou. Forcément abattu après une telle défaite, Jean Tigana est-il encore l'homme de la situation ? Il y a le feu dans la maison girondine. Auteurs d'une première partie de saison bien décevante, dans la lignée d'une fin d'exercice 2009-2010 complètement ratée, les Bordelais ont pris un départ catastrophique en 2011. Eliminé de la Coupe de France par Angers, formation de Ligue 2, le club au Scapulaire n'a enregistré qu'une seule victoire, face à Nice (2-0), en cinq matches de championnat disputés depuis la trêve. Pire, les hommes de Jean Tigana ont subi une véritable correction samedi sur la pelouse de Lorient (1-5). Douzième au classement, Bordeaux est bien loin de ses objectifs du début de saison et son entraîneur plus que jamais sur la sellette. "Nous avons vécu un cauchemar dans le contenu et la finalité, confiait à l'issue de la rencontre l'entraîneur bordelais, qui, lors d'une conférence de presse reprise sur le site du club, a fustigé le comportement de ses joueurs, incapables d'appliquer les consignes répétées à l'entraînement et d'avoir une réaction d'orgueil. Nous avons eu zéro sur toute la ligne. Nous étions prévenus, nous connaissions la façon de jouer des Lorientais. Ils procèdent par contres et en profondeur, et sur les premiers ballons, nous nous sommes faits poignarder. En ayant travaillé cela cette semaine, c'est un peu surprenant. Il n'y a pas eu de réaction. C'est inquiétant. Il aurait fallu réagir dans le contenu du jeu, les efforts et la disponibilité (...) Ce qui est un peu inquiétant, c'est l'abandon", a poursuivi le technicien. Tigana: "Je souffre beaucoup" Les Marine et Blanc n'ont en effet jamais semblé être en mesure d'inquiéter les Merlus, alors même qu'ils étaient en supériorité numérique durant plus d'une demi-heure. Un comportement qui interroge sur l'état d'esprit de cette équipe, apparemment au fond du trou psychologiquement, mais aussi sur la capacité de Jean Tigana à transmettre son message. Touché, le natif de Bamako semble cependant encore prêt à lutter: "J'aime le club et cela me fait beaucoup de mal. Je suis venu aux Girondins de Bordeaux parce j'adore ce club. Je savais que cela serait une année difficile mais je ne pensais qu'elle serait aussi difficile. Je souffre beaucoup, autant que les supporters". Ses dirigeants lui laisseront-ils encore le temps de tenter de redresser l'équipe ou chercheront-ils à provoquer un électrochoc en changeant d'entraîneur ? Samedi prochain, les Girondins reçoivent une autre équipe en crise à Chaban-Delmas, Auxerre, qui n'a plus gagné depuis onze matches de championnat et a dû se contenter d'un nul samedi à domicile face à la lanterne rouge, Arles-Avignon (1-1). Peut-être le match de la dernière chance pour Jean Tigana, qui, en cas de nouvelle déconvenue, pourrait se voir indiquer la sortie.