Spahic ne laisse pas indifférent

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Régis AUMONT , modifié à
A l'heure de recevoir Lille, dimanche pour le compte de la 24e journée de Ligue 1, Montpellier est bien content de pouvoir compter sur Emir Spahic, sa tour de contrôle de la défense revenue le week-end dernier de sa longue suspension. Le capitaine de la sélection bosnienne, qui a annoncé qu'il ne sera plus dans l'Hérault la saison prochaine, reste l'un des meilleurs joueurs de notre championnat. Mais il divise les observateurs.

A l'heure de recevoir Lille, dimanche pour le compte de la 24e journée de Ligue 1, Montpellier est bien content de pouvoir compter sur Emir Spahic, sa tour de contrôle de la défense revenue le week-end dernier de sa longue suspension. Le capitaine de la sélection bosnienne, qui a annoncé qu'il ne sera plus dans l'Hérault la saison prochaine, reste l'un des meilleurs joueurs de notre championnat. Mais il divise les observateurs. Trop violent ou trop bon ? Voilà les deux catégories dans lesquelles Emir Spahic est le plus souvent répertorié au fil des discussions. Le Bosnien de Montpellier, débarqué il y a un an et demi sur les bords de la Mosson en provenance du Lokomotiv Moscou, ne laisse pas grand-monde indifférent. Révélé l'an dernier comme l'un des meilleurs défenseurs de Ligue 1, à l'issue d'une saison qui a vu le promu montpelliérain finir en position d'européen, Spahic est un défenseur à l'ancienne, dur sur l'homme. Mais s'arrêter à cela serait bien trop réducteur. Bon joueur de tête, malgré une taille somme toute modeste pour son poste (1,83 m), il possède une patte gauche précise qui lui permet de varier dans la profondeur de ses relances. Une palette qui en fait souvent le premier relanceur d'une formation héraultaise dont l'idée directrice est de ressortir vite et bien le ballon. Seulement aujourd'hui, le capitaine de la sélection de Bosnie ne fait plus l'unanimité. Pas à Montpellier, où son rendement influe largement sur les prestations de son équipe, mais auprès des observateurs. Ses coups de sang ont en partie pris le pas sur ses performances. Sa suspension de cinq matches, écopée pour un coup de coude à l'encontre de Nolan Roux le 11 décembre dernier à Brest, y est pour beaucoup. Et sa réaction aussi. Revenu aux affaires le week-end dernier à Arles-Avignon, le Bosnien refusait toujours de se repentir dans les colonnes de L'Equipe le jour du match. "La Ligue a fait une erreur en me sanctionnant. J'ai fait le geste qu'il fallait faire en protégeant mon gardien de but, je referai exactement le même dans la même situation." Ses sept semaines passées au "frigo", entre le 21 décembre à Lorient et son retour la semaine dernière pour ce qui concerne son club (il avait joué le 10 février en match amical au Mexique, ndlr), ne lui ont pas refroidi le sang. Il s'engouffre dans la porte ouverte par Nicollin... Les Montpelliérains ne s'en plaindront pas. Son style fougueux colle à la peau d'une équipe assez rugueuse et qui paie aussi le comportement parfois à la limite de son entraîneur René Girard sur le bord du terrain. Du coup, Montpellier, comme Spahic, a vu en quelques mois son image se ternir. Il n'est pas trop tard pour la redorer mais cela se fera sans doute sans le Bosnien qui, dans le même entretien accordé au quotidien sportif, a annoncé qu'il ne portera plus le maillot du MHSC l'année prochaine. Visiblement vexé par les propos de son inimitable président Louis Nicollin - "Je pense qu'au mois de juin il fera sa valise" -, Spahic a sauté sur l'occasion pour annoncer son futur départ. "J'ai été surpris et très déçu d'apprendre ça, s'étonnait-il. Moi, je voulais rester au club, mais puisque c'est le souhait du président, je vais partir. Je suis à fond avec Montpellier jusqu'à la fin de la saison, mais je ne serai plus là la saison prochaine. Où j'irai ? Je n'en sais rien." Approché par Arsenal l'été dernier, et très déçu à l'époque que la transaction n'ait pas abouti, Spahic ne devrait pas manquer de sollicitations. Pour le club héraultais, qui malgré un contrat courant jusqu'en 2014 n'aurait sans doute pas réussi à retenir sa pépite - ce qui explique certainement les propos de Nicollin -, il sera bien temps l'été prochain, à défaut d'avoir pu anticiper lors du mercato, de préparer l'après Spahic. En attendant, Montpellier, septième à cinq longueurs du podium avant de recevoir le leader lillois dimanche après-midi, compte tirer profit de son international bosnien jusqu'au bout. En Ligue 1, mais aussi évidemment lors de la finale de la Coupe de la Ligue contre l'OM le 23 avril prochain. Pour, peut-être, quitter la France par la grande porte.