Rouzier: "On veut un titre"

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Propos recueillis par Martin ROY , modifié à
Invaincu avec Poitiers sur la scène hexagonale depuis 7 matches, Antonin Rouzier sait que le match au sommet de la 16e journée de Ligue A face à Tours revêtira samedi une saveur particulière. Si le leader affiche la grande forme, l'international français estime que le collectif poitevin peut faire la différence. Les yeux rivés sur les play-offs, il n'a qu'un objectif : décrocher un titre. Entretien.

Invaincu avec Poitiers sur la scène hexagonale depuis 7 matches, Antonin Rouzier sait que le match au sommet de la 16e journée de Ligue A face à Tours revêtira samedi une saveur particulière. Si le leader affiche la grande forme, l'international français estime que le collectif poitevin peut faire la différence. Les yeux rivés sur les play-offs, il n'a qu'un objectif : décrocher un titre. Entretien. Antonin, ce choc tant attendu entre Poitiers et Tours, ne signifie-t-il pas une finale avant l'heure ? Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça. C'est vrai que sur la première phase de championnat, avec Tours, on a dominé un peu les autres équipes. Mais rien n'est fait. Il ne faut pas oublier qu'il y a les play-offs. C'est autre chose. D'autres équipes un peu moins fortes peuvent se transcender pendant les play-offs et créer des surprises. Dans tous les cas, le match de vendredi risque d'être intéressant. Ressentez-vous une certaine appréhension à l'aube de défier le leader tourangeau à la maison ? Oui, forcément. Ils sont presque invaincus en championnat pour l'instant. Ils jouent vraiment très bien avec notamment Earvin Ngapeth et David Konecny qui marchent très bien et avec également un bon passeur. C'est une grosse équipe. De notre côté, on a mal démarré le début de saison mais on commence à avoir un bon jeu en place avec un bon "side-out". D'autant que vous restez sur sept victoires consécutives. Rien ne semble pouvoir altérer votre progression ces temps-ci. Oui mais il faut quand même faire attention et ne pas se relâcher. Pour l'instant, on joue très bien, à l'entrainement, on se donne à fond. Il y a vraiment une bonne ambiance. On a déjà commencé à préparer les play-offs dans notre tête même si on n'y est pas encore. On s'est préparé psychologiquement et physiquement. On est à fond dedans. On veut un titre cette année, on va tout faire pour l'avoir. Tours sera probablement sur notre chemin mais on espère bien gagner. Lors de la confrontation aller, vous aviez affiché une solide résistance face au TVB (3-2). Qu'est-ce qui vous avait manqué pour au final ressortir vainqueur de ce match ? Ce qui nous avait manqué, c'est du relationnel avec notre passeur qui était nouveau dans l'équipe. On ne jouait pas au rythme auquel on joue maintenant. Victor Rivera avait des problèmes personnels, il a vécu un début de saison très délicat mais maintenant il devient très bon. Au début de saison, on était très irrégulier. On avait perdu mais ça ne reflète pas notre niveau actuel. "Pour le moment, je suis à fond avec Poitiers et je vais tout faire pour gagner un titre" Quelles sont les forces en présence de Poitiers qui pourraient lui permettre de devenir le futur Champion de France ? C'est un tout, un collectif. Il y a de très bonnes individualités mais c'est avant tout un groupe qui vit ensemble. On a pu le voir en Coupe de France face à Saint-Brieuc, quand on se disperse un peu et qu'on ne joue plus ensemble, ça devient un peu plus difficile pour nous. On a un très bon meneur de jeu, Nuno Pinheiro, qui sait nous guider sur le droit chemin. Actuellement, les équipes de Tours et de Poitiers ont à peu près le même niveau, c'est pour cela que ça va être un match intéressant samedi. A titre personnel, sur quoi devez-vous travailler pour hisser votre niveau de jeu ? Il y a toujours beaucoup de choses à travailler. Le haut niveau, ça ne se fait pas en quelques jours. Je travaille tous les jours à l'entraînement, notamment au service où j'ai eu ces derniers temps une marge de progression assez intéressante. Mais je peux encore progresser davantage, et ce dans tous les secteurs de jeu. Avec Olivier Lecat, mon entraîneur, on fait tout pour que j'arrive à mon meilleur niveau et que je pratique mon meilleur volley-ball. Y-a-t-il un club en particulier qui vous fait rêver en France ou à l'étranger ? C'est sûr qu'en France, il y a de bons clubs mais les meilleurs se trouvent en Italie ou en Turquie. J'étudierai les propositions que j'aurai l'année prochaine mais pour le moment, je suis à fond avec Poitiers et je vais tout faire pour gagner un titre. Avez-vous certains rituels d'avant match ? Pas forcément. J'aime bien déconner avec les mecs, c'est tout (rires). Quel est votre meilleur souvenir en club ? Et le pire ? Il y en a beaucoup. Mais peut-être une victoire quand je jouais à Asnières, que je commençais ma carrière en Pro A, lors d'un match face à Tours qu'on avait gagné 3-2. J'avais fait un très bon match. Ça reste un très bon souvenir. Le pire, c'est la Coupe de France, l'an passé avec Poitiers. On menait 2-0 et on a perdu 3-2 en demi-finale. "J'ai vécu ce Championnat du monde comme un échec" Si je vous pose la même question à l'échelon international, avec l'équipe de France ? Le meilleur souvenir avec l'équipe de France, c'est forcément la demi-finale du Championnat d'Europe 2009 face à la Russie, qu'on bat 3-2 dans un match d'anthologie, qui restera selon moi historique. Le pire, c'est sans aucun doute le Mondial en Italie, l'été dernier, où je me suis blessé. J'ai vécu ce Championnat du monde comme un échec. Déjà, sur le plan personnel, étant donné que je me blesse dans une compétition qui n'a lieu que tous les quatre ans. J'avais beaucoup de tristesse à ce moment-là mais j'ai réussi à la surmonter. par ailleurs, le dérapage d'Earvin a également coûté cher à l'équipe. Mais c'est un jeune joueur, il ne mesurait pas encore ses propos et ses actions. C'est dommage car on n'en vit pas tous les jours des championnats du monde et ce qui s'est passé cet été, c'était un peu dur à avaler. Aviez-vous une bonne relation avec Earvin Ngapeth avant cela ? Oui de très bons rapports, il n'y avait aucun souci. Mais il ne me parle plus, c'est son choix, je le respecte. Ce n'est pas pour autant que je vais m'arrêter de vivre. Qu'en est-il de vos rapports avec Philippe Blain ? Nous avons de très bons rapports. On s'appelle souvent, on se tient au courant. C'est quelqu'un que j'apprécie. Enfin, qu'est ce qu'on peut vous souhaiter pour cette année 2011 d'un point de vue sportif ? J'ai un souhait, c'est de remporter un titre cette saison. Je l'ai d'ailleurs assez répété à toute l'équipe, ils doivent être au courant. C'est mon objectif principal. Par ailleurs, en Ligue mondiale, ce serait bien d'accrocher un final six mais on est dans une grosse poule avec Cuba, l'Italie et la Corée du Sud, à savoir trois bonnes équipes. On verra comment ça se profile mais on fera du mieux possible.