Rodman, un allumé au "Hall of Fame"

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NBA - L'ancien joueur des Bulls fera son entrée au "Hall of Fame" en août prochain.

Dans tous les sports, il y a les stars, celles qui sont des modèles et font rêver dans le monde entier. Et puis, il y a les autres stars. Voire les "stars autres". L'excentrique Dennis Rodman appartenait à cette dernière catégorie. Lundi, l'ancien joueur des Chicago Bulls a appris officiellement qu'il allait être promu l'été prochain au "Hall of Fame", cette prestigieuse liste regroupant toutes les gloires de la NBA. Voir cet iconoclaste, sur et en dehors des parquets, rejoindre un tel temple de l'académisme a de quoi faire sourire. Quand il a appris la nouvelle, Rodman a d'ailleurs cru à une blague.

"Ils ont laissé de côté tous les aspects négatifs et se sont dit : "wouah, il a quand même changé un peu le jeu"", s'est amusé le natif du New Jersey, adepte du "trash talking" avec ses adversaires. "Je n'étais pas un bon scoreur. Je n'étais pas le meilleur athlète. Mais je faisais pas partie de la machine." Et comment. Rodman, qui a joué en NBA de 1986 à 2000, a été élu deux fois défenseur de l'année (1990 et 1991), sacré meilleur rebondeur de la Ligue sept fois consécutivement (entre 1992 et 1998) et titré à cinq reprises (89 et 90 avec les Detroit Pistons, 96 à 98 avec les Chicago Bulls de Jordan).

Rodman dans ses (basses) œuvres :

Lors de son heure de gloire à Chicago, Rodman a eu toutes les couleurs de cheveux possibles, même celles qui n'existent pas... Et il avait un jeu à l'avenant. Sans être un joueur méchant - même s'il a quand même, un jour, donné un coup de pied à un caméraman -, il lui est arrivé plusieurs fois de s'embrouiller avec des adversaires. Relativement longiligne et assez fin - il fut surnommé "The worm" (le ver de terre) -, il n'hésitait jamais à aller ferrailler sous les panneaux avec de plus costauds que lui, comme ici Shaquille O'Neal, lors d'un match entre les Bulls et les Lakers.

Rodman se frotte à O'Neal :

En 1998, lors du match 6 des finales NBA, il joua au chat et à la souris avec un autre gros bébé, Karl Malone, qu'il retrouva quelques semaines plus tard sur...un ring de catch... Catch, télévision, cinéma, avec l'inénarrable Double team avec Jean-Claude Van Damme, Rodman a fait le tour du monde du divertissement. Jusqu'à mettre sa propre vie en scène lorsqu'il sortit avec Madonna ou se maria - pour dix jours ! - avec la sirène d'Alerte à Malibu Carmen Electra.

Rodman partage l’affiche avec Van Damme :

Amateur de jolies femmes - et bisexuel revendiqué aussi -, Rodman fut même le patron de la Lingerie Football League, ce championnat de football américain féminin en lingerie... Cette vie d'excès en tous genres lui a coûté - arrestation en état d'ivresse en 2000, violence conjugale en 2008 - et aurait pu lui coûter bien plus. En 2005, il avait d'ailleurs intitulé son autobiographie (sa deuxième déjà), I should be dead by now ("Je devrais déjà être mort") et en avait assuré la promotion... dans un cercueil.

Rodman, qui fêtera ses 50 ans le 13 mai prochain, n'a pas changé. Lors de l'annonce, lundi, à Houston, il avait un look improbable - jeans, chemise ouverte, lunettes de soleil, caquette sur la tête - quand les six autres joueurs récompensés - dont Chris Mullin, de la "dream team 1992" - avaient sorti le costume de rigueur. Et pour l'introduction officielle au "Hall of Fame", en août prochain, Rodman a déjà promis qu'il allait porter "quelque chose d'assez fou". On peut lui faire confiance.