Rennes, un Stade en trompe-l'oeil

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Yannick SAGORIN , modifié à
Troisième du championnat avec 31 points au compteur, le Stade Rennais vient de réaliser la deuxième phase aller la plus probante de son histoire. Pourtant le club breton, conscient de ses lacunes, ne fanfaronne pas, à l'image de son manager Pierre Dréossi. Limités offensivement parlant, les Rennais attendent du renfort cet hiver pour remédier aux conséquences d'une intersaison mouvementée.

Troisième du championnat avec 31 points au compteur, le Stade Rennais vient de réaliser la deuxième phase aller la plus probante de son histoire. Pourtant le club breton, conscient de ses lacunes, ne fanfaronne pas, à l'image de son manager Pierre Dréossi. Limités offensivement parlant, les Rennais attendent du renfort cet hiver pour remédier aux conséquences d'une intersaison mouvementée. 31 points recueillis sur la seule phase aller, il n'y a guère que le Stade Rennais de Guy Lacombe qui avait fait mieux, lors de l'exercice 2008-2009. A l'époque, ce sont trois unités de plus que les hommes de l'entraîneur aveyronnais comptaient dans leur besace à la trêve, pour une troisième place méritoire convertie au final en septième rang décevant. Doit-on y voir un présage alors que le Stade 2010-2011 pointe à nouveau en troisième position après 19 journées ? Possible, d'autant que la formation de Frédéric Antonetti aura accusé une nette perte de vitesse lors de ses dernières sorties. Crédité de 18 points au soir de la huitième levée, le club breton n'en a engrangés que 13 de plus lors des 11 actes suivants, et a encaissé trois de ces quatre revers de la saison sur ces sept derniers matches de championnat. Surpris à Caen notamment juste avant de partir en vacances (1-0), les Rennais se sont à cette occasion heurtés à leurs limites actuelles, allant jusqu'à confisquer 68% de ballons en première période pour ne pas en faire grand-chose puisque réduits au silence par la 17e défense de l'élite. Un mutisme observé huit fois déjà depuis le mois d'août... Quoi de plus étonnant, alors que l'équipe à l'hermine a perdu cet été la plupart de ses créateurs, les Briand, Bangoura, Gyan, Pagis et Sow ? "On n'a pas eu de chance dans le timing, déplorait Frédéric Antonetti en novembre dernier. Les départs se sont faits un peu tard, c'est ce qui nous a compliqué la tâche. Il y a eu des offres qu'on ne pouvait pas refuser pour ces joueurs, et puis on s'est dit qu'il y avait des jeunes qui pouvaient suivre derrière." Seulement très vite confrontés aux blessures de Marveaux, Apam, Lemoine ou Tettey, les Stadistes ont dû apprendre à improviser. Des circonstances atténuantes selon Dréossi "Si l'on s'en tient au classement, il est plutôt très bon vu qu'on est troisième à un point du leader, devant Marseille et Lyon, mais on a souffert, concède Pierre Dréossi dans les colonnes de Ouest-France. Il y a eu beaucoup de blessés, cela nous a handicapés au niveau de la qualité du jeu. Comme on a un effectif très court en attaque, on peut difficilement se passer d'un Sylvain Marveaux, à l'origine de plus de la moitié de nos buts la saison dernière." En conséquence, le Stade Rennais s'est évertué à jouer serré, voire musclé, s'appuyant sur le potentiel athlétique des forces en présence. Avec les résultats que l'on sait... Meilleure défense du pays avec seulement 12 buts encaissés lors de la première partie de la saison, Rennes est costaud, assurément, mais charrie forcément les défauts de ses qualités. Montano, Dalmat, Brahimi, les renforts estivaux (un retour de prêt pour ce qui est du dernier) n'ont en rien compensé les pertes offensives, mais Frédéric Antonetti a su limiter la casse en enseignant rigueur et solidarité à ses ouailles. "C'est notre fonds de commerce. Je ne le renie pas", souffle le technicien corse, quand le manager général plaide: "Dernièrement, même si les résultats sont là, il y a eu une certaine érosion au niveau du jeu. Et puis, on est tombé sur des équipes très regroupées. Mais dire que le jeu est chiant à Rennes, c'est un peu court dans l'analyse." Toutefois, Pierre Dréossi l'admet, le Stade Rennais manque de percussion et se doit de profiter du mercato pour rectifier le tir. "Ma volonté, c'est d'avoir au minimum un joueur à la reprise, le 3 janvier, affirme-t-il. Et ce sera un attaquant ! Après, on verra si on peut en faire un deuxième. Là on est sur un jeune joueur, très prometteur, que l'on signerait dès maintenant mais qui ne pourrait arriver qu'en juin." La perle rare, disponible dès cet hiver, ne devrait en tout cas pas être trop dépaysée à son arrivée en Ille-et-Vilaine. "Nos cibles sont des joueurs qui jouent en France, parce que le marché d'hiver est particulier. Il faut qu'ils s'adaptent assez vite", explique le manager breton. Après s'être fait souffler Loïc Rémy ou Johan Audel cet été, Rennes suivrait cette fois de très près le Bordelais Yoan Gouffran et le Lensois Razak Boukari. Avec davantage de réussite à la clef ?