Quotas: Deux enquêtes en une

Pour faire la lumière sur les accusations de Mediapart concernant l'instauration de quotas ethniques dans le foot français, la FFF et le ministère des Sports ont chacun lancé une enquête. "En parallèle, mais pas ensemble, pour regarder s'il y a un délit", comme l'a précisé la ministre des Sports, Chantal Jouanno. Mais le dernier mot devrait revenir à la fédération.
Pour faire la lumière sur les accusations de Mediapart concernant l'instauration de quotas ethniques dans le foot français, la FFF et le ministère des Sports ont chacun lancé une enquête. "En parallèle, mais pas ensemble, pour regarder s'il y a un délit", comme l'a précisé la ministre des Sports, Chantal Jouanno. Mais le dernier mot devrait revenir à la fédération. Après avoir suspendu François Blaquart, le directeur technique national (DTN), samedi, la Fédération française de football (FFF) et l'Inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS) du ministère ont lancé deux enquêtes parallèles, chacune de leur côté, pour faire la lumière sur les accusations de quotas ethniques dans le football français du site Mediapart. D'un côté, la "3F" a confié lundi la direction de l'enquête interne à Patrick Braouezec, député divers gauche de Seine-Saint-Denis et président de la Fondation du football. Laurent Davenas, avocat et président du Conseil National de l'Ethique (CNE), sera chargé de l'épauler dans sa tâche, comme lors de la commission d'enquête mise en place pour déterminer les responsabilités lors des évènements de Knysna, l'an passé. De l'autre, celle diligentée dimanche par l'Inspection générale Jeunesse et sport (IGJS), qui dépend du ministère. Des conclusions attendues "sous huitaine" Alain Resplandy-Bernard, directeur général de la FFF, sera chargé "d'assurer les bonnes conditions de mise en oeuvre de cette commission qui travaillera en bonne coordination avec la mission d'inspection générale du ministère de la jeunesse et des sports", selon le site de la fédération. "Les deux commissions travaillent en parallèle mais pas ensemble. Elles rendront deux rapports distincts", expliquait Chantal Jouanno, la ministre des Sports, mardi. Ces conclusions sont attendues "sous huitaine", après audition des intervenants de la réunion polémique du 8 novembre dernier. Mais aussi et sans doute d'un certain nombre de salariés de la FFF. "Il est normal qu'il y ait une commission interne à la FFF pour d'éventuelles sanctions envers des salariés de la Fédération, précisait Chantal Jouanno. Nous, on regarde s'il y a délit pour, éventuellement, transmettre le dossier au procureur". En réalité, seul le DTN pourrait être inquiété par le ministère dont il dépend. Les autres salariés de la FFF, comme le sélectionneur Laurent Blanc, dépendent du président Fernand Duchaussoy, voire du Conseil Fédéral en cas de saisie et ne risquent que des sanctions prévues par le droit du travail (mise à pied, licenciement...). Après les évènements de Knysna et l'affaire du licenciement de Raymond Domenech, la FFF n'en a pas fini avec la justice.