Quel gâchis !

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Yannick SAGORIN , modifié à
Malgré un avantage de 13 points acquis à l'entame du dernier quart-temps, les Bleues se sont inclinées devant l'Espagne, vendredi après prolongation, en quart de finale du Mondial 2010 (71-74). Une véritable désillusion pour les joueuses de Pierre Vincent, victimes de la combativité de l'expérimentée Valdemoro alors qu'elles avaient le match en main. Les Espagnoles affronteront samedi les Etats-Unis en demies.

Malgré un avantage de 13 points acquis à l'entame du dernier quart-temps, les Bleues se sont inclinées devant l'Espagne, vendredi après prolongation, en quart de finale du Mondial 2010 (71-74). Une véritable désillusion pour les joueuses de Pierre Vincent, victimes de la combativité de l'expérimentée Valdemoro alors qu'elles avaient le match en main. Les Espagnoles affronteront samedi les Etats-Unis en demies. L'objectif des quarts de finale atteint, l'on attendait des Bleues libérées ce vendredi soir à Karlovy Vary, malgré la perspective d'un choc face à des Espagnoles aux allures d'épouvantail. Si les filles de Pierre Vincent en avaient imposé devant les Ibères le mois dernier, en match de préparation, la France n'avait plus gagné contre la Roja depuis l'Euro 2001 en compétition officielle. Une constante qui a hélas trouvé sa prolongation en ce dernier quart de finale du Mondial 2010. La France rejoignant au rang des grands déçus du jour l'Australie et la Russie, championne et vice-championne du monde en titre évincées plus tôt par la République tchèque et la Biélorussie. Face à des adversaires que le sélectionneur français jugeait vives et expérimentées avant coup, les Bleues ont pourtant longtemps misé à raison et avec réussite sur leur qualité première: une grosse défense portée par un physique solide. Le réalisme retrouvé au fil de la rencontre, après un match sans enjeu en demi-teinte sur ce point face au Canada, les coéquipières de Dumerc débutaient piano, d'abord inhibées par le départ en fanfare de Valdemoro, l'une des valeurs sûres de l'Espagne (6-11). Mais Miyem et Amant ne tardaient pas à rectifier le tir, si bien que la France virait en tête au terme du premier acte (16-14). Etrangement plus crispé, le deuxième quart-temps accouchait d'une souris dans la foulée. L'altruiste Dumerc y trouvait tout de même le chemin du panier, après quatre échecs toutes distances confondues (26-22). Le troisième, fort heureusement pour le public, s'avérait beaucoup plus enlevé, sous l'impulsion de Miyem et Amant, lesquelles finissaient la période avec 10 points chacune au compteur, sans oublier l'écot précieux de Digbeu hors de la raquette. Lyttle, la native des îles Grenadines naturalisée espagnole peu avant le Mondial et véritable pilier de la nouvelle Roja (19 points par match en moyenne jusqu'alors) avait beau se réveiller enfin, les Tricolores prenaient leur envol au score (52-43). Valdemoro porte le coup de grâce A l'entame du dernier acte, Amant et Ndongue enfonçaient le clou (56-43), puis l'équipe de France, davantage sanctionnée, baissait le pied subitement. Adroites dans l'exercice du lancer franc (23 sur 27 avant la prolongation), les Espagnoles recollaient à six longueurs (58-52, 62-56), puis quatre (62-58). Comme souvent dans l'équipe de Pierre Vincent, Dumerc sonnait la révolte, mais Valdemoro (28 points à elle seule) entretenait un fol espoir, concrétisé par ses soins sur le buzzer, dans la foulée d'un ultime lancer franc loupé par Miyem, pourtant l'une des Bleues les plus en vue ce soir (65-65). Décontenancées par ce changement soudain du rapport de force, les Françaises ne parvenaient pas à se ressaisir dans la prolongation. Comme dans le quatrième quart-temps, leurs rivales ne laissaient rien passer ou presque au lancer franc, et arrachaient finalement leur billet pour le dernier carré de la compétition, elles qui ne s'étaient classées que huitièmes lors du Championnat du monde 2006. Les Montanana et consorts y affronteront alors les favorites américaines, tandis que les Bleues, championnes d'Europe bafouées, tâcheront de rebondir en matches de classement. Le coeur gros sans doute, après avoir frôlé une qualification pour les demi-finales d'un Mondial pour la première fois depuis 1953...