Pape Diouf, spectateur engagé à gauche

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LA POLITIQUE EN SHORT - L’ancien président de l’OM a choisi de soutenir François Hollande.

Si la présence de Yannick Noah a été très remarquée il y a 10 jours lors du discours de François Hollande au Bourget (en même temps, chanter trois chansons sur la scène principale, ça aide pour attirer l’attention), un autre invité est passé, lui, plus inaperçu. Installé dans les premiers rangs du meeting du candidat socialiste, l’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, écoutait très attentivement.

En arrivant à Marseille à 19 ans, Pape Diouf découvre sa passion, le foot. Après une carrière de journaliste sportif, il décide de devenir agent de joueur. Basile Boli, Joseph-Antoine Bell, William Gallas, Didier Drogba ou encore Samir Nasri seront ses protégés. Le monde du ballon rond l’adopte et il devient même, en 2005, le président de l’OM. Pendant quatre ans, il sera l’homme de confiance de Robert-Louis Dreyfus et fait rare sur le vieux port, les supporters seront quasiment toujours derrière lui. Après des brouilles répétées avec Vincent Labrune, l’actuel dirigeant marseillais, il quittera le club en 2009.

Ça, c’est pour le CV de Pape Diouf. Un CV qui fait forcément des envieux dans le monde du foot et qui donne des idées aux candidats pour la présidentielle. Lundi, dans un entretien accordé au journal La Provence, il a tranché, son candidat sera François Hollande. Un coup de fil suffit à comprendre son engagement. « J’ai parlé avec lui récemment », nous confie-t-il. « C’est un homme très sympathique, affable, et surtout, c’est lui qui incarne le mieux les valeurs que j’ai choisi de privilégier ». Comme de nombreux observateurs, il a été « séduit par le discours du Bourget ».

« Ce n’est pas la France que j’aime »

Quand on l’écoute, aucun doute possible, Pape Diouf est bien un « homme de gauche ». Il fait partie des 63% d’insatisfaits par l’action de Nicolas Sarkozy. « La France a toujours été un pays d’accueil qui pouvait donner des leçons d’humanisme et de tolérance. Cette France-là est devenue frileuse. Cette France-là suscite la peur de l’autre. Ce n’est pas la France que j’aime ».

Pape Diouf croit réellement aux chances de François Hollande pour l’élection à venir. « A condition qu’il y ait une réelle dynamique autour de lui », avant de préciser que les socialistes n’ont pas vraiment intérêt à répéter l’épisode de 2007, « où certains leaders n’ont pas vraiment suivi le bateau ».

Avec un sens de la formule plutôt affûté, il résume son engagement en reprenant Raymond Aron. « Je suis un spectateur engagé ». Alors forcément, quand on possède un spectateur de ce calibre dans sa tribune, ça peut donner des idées au PS. Quelle place pourrait-il avoir dans la campagne ? Réponse simple et catégorique : « je n’attends rien ». Rien mais… Car il y a un mais, ou plutôt un si. « Si on pense que je peux avoir une place et que j’en ai les moyens, j’irai ». Le message est passé.