PSG : une fin en eau de boudin ?

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FOOT - Le PSG version 2010-11 a perdu la Coupe de France et quelques certitudes, samedi soir.

Vainqueur de la finale de la Coupe de France face à Monaco après prolongation la saison dernière (1-0), le Paris-SG n'a pas eu la même réussite, samedi soir, contre Lille, s'inclinant sur le même score après un but concédé à une minute de la fin du temps réglementaire. Cette défaite en finale noircit le bilan du PSG version 2010-11.

Pas de titre cette saison. C'est la première conclusion à tirer de ce revers en Coupe de France : le PSG ne gagnera aucun titre cette saison. Certains, comme Nenê, qui a traversé la zone mixte en un éclair, ont visiblement eu plus de mal à digérer cet échec que d'autres, qui n’avaient pas perdu leur sourire… En août, le PSG avait d’abord perdu le Trophée des champions face à l'OM aux tirs au but. En janvier, il a été éliminé en demi-finales de la Coupe de la Ligue sur un but à deux minutes de la fin de la prolongation à Montpellier (1-0). En mars, il a été sorti dès les huitièmes de finale de la Ligue Europa par Benfica (2-1, 1-1). Puis, au fil des mois, des erreurs et des points bêtement perdus (à Rennes, à Auxerre, contre Montpellier), il a laissé échapper le titre de champion de France, qui, vu le niveau de jeu proposé, était à sa portée. Désormais, l'objectif du PSG est de terminer à la troisième place du championnat, qualificative pour la Ligue des champions.

Plus son destin en mains. Le discours était attendu. Dès la fin du match face à Lille, les Parisiens étaient déjà tous tournés vers la conquête de la troisième place en championnat, de l'entraîneur Antoine Kombouaré - "bien sûr, on est déçu mais on a la chance d'aller arracher quelque chose de fantastique" - au président Robin Leproux - "en Coupe, on est passé à côté, mais il nous reste la 3e place". Oui, mais… Avec un point de retard sur Lyon, qui joue lundi soir à Brest, le PSG n'a pas son avenir en mains. Il se déplacera mercredi à Bordeaux, qui, avec quatre points d'avance sur le premier relégable, n'a pas encore définitivement assuré son maintien. Samedi, il recevra Lille, qui verrait d'un bon œil de venir fêter un deuxième titre en une semaine dans la capitale. Enfin, le dernier match, à Saint-Etienne, est peut-être le plus abordable. Dans le même temps, Lyon se déplacera à Brest, recevra Caen et ira à Monaco lors de la dernière journée, soit trois affrontements contre des clubs concernés par la lutte pour le maintien. Pas plus simple mais pas plus difficile non plus.

Plus de "supporters". L'ambiance de la finale de la Coupe de France a été cruelle pour les dirigeants parisiens, qui s'efforcent de fidéliser un nouveau public à Paris. Certes, les 20.000 places réservées pour le virage parisien sont parties en deux jours. Mais quid de l'ambiance ? Arrivés très tard au stade, les Parisiens ont été "mangés" par les Lillois, plus nombreux, plus bruyants et mieux "organisés". Car s'il a conservé son "public", le PSG n'a plus de "supporters". La dissolution des associations, décidée après la mort de Yann Lorence en marge de PSG-OM l'an dernier, le placement aléatoire dans les virages et la grève des anciens abonnés ont rompu le charme du soutien inconditionnel. C'était peut-être le prix à payer pour assurer une sécurité maximum mais au niveau ambiance, force est de constater que ce prix est lourd.

Peu de solutions de rechange. Pour cette finale de Coupe, Antoine Kombouaré avait décidé de relancer le duo Mathieu Bodmer - Guillaume Hoarau en pointe. Mais Rudi Garcia avait un plan et la défense centrale lilloise Rami-Chedjou a étouffé l'avant-centre réunionnais. En première période, le n°9 parisien n'aura réussi que deux passes (sur dix tentés). Cette défaite en finale, c'est aussi une défaite tactique pour Kombouaré. Rudi Garcia a fait évoluer son dispositif tactique, passant du 4-3-3 au 4-2-3-1 au gré de la position de Tulio de Melo, entré en cours de jeu. Et c'est finalement Ludovic Obraniak, sur le terrain depuis dix minutes, qui a offert la victoire aux siens. Obraniak, symbole d'un coaching gagnant et preuve aussi que le Losc dispose d'une profondeur de banc que le PSG n'a pas eue cette saison, malgré l'émergence de quelques jeunes prometteurs, comme Jean-Christophe Bahebeck ou Neeskens Kebano.

Peu de certitudes sur l'avenir. Malgré une saison accomplie sur le plan du jeu - peut-être la plus belle depuis l'âge d'or des années 1990 -, le PSG pourrait donc se contenter en fin de saison d'un simple ticket pour la Ligue Europa. Comme d'habitude, serait-on tenté de dire. Ce qui sera sans doute moins habituel, c'est l'intersaison du PSG. Dans les semaines à venir, le club de la capitale pourrait en effet passer entre les mains du fonds souverain du Qatar. Les premières rumeurs ont parlé d'un investissement de 150 millions d'euros sur les trois années à venir. Comment cet argent va-t-il être utilisé ? La confiance va-t-elle être maintenue aux dirigeants actuels ? En prolongeant Antoine Kombouaré, mais aussi plusieurs joueurs clés comme Mamadou Sakho ou Clément Chantôme, la direction du PSG a voulu assurer une certaine continuité. Pour que cette saison sans titre, mais malgré tout prometteuse à bien des égards, serve de socle solide pour aider le PSG à retrouver les (vrais) sommets.