Onesta critique l'influence de Twitter

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HAND - Le sélectionneur des Bleus a regretté le comportement de certains de ses joueurs.

En perdant vendredi soir face à la Hongrie (26-23), l'équipe de France a presque fait une croix sur les demi-finales du championnat d'Europe. Il faut désormais aux Bleus un beau concours de circonstances pour atteindre le dernier carré : trois victoires dans le tour principal, deux défaites de l'Espagne sur trois matches et, enfin, une victoire de la Croatie contre la Hongrie ou l'Espagne. Pas gagné.

Mais, au-delà de la déception sportive et de la perspective d'une élimination prématurée, le sélectionneur des Bleus, Claude Onesta, a regretté, samedi, l'attitude de ses joueurs en dehors du terrain. Interrogé sur les effets de leur notoriété par Le Monde.fr, le technicien tricolore s'est lancé dans un monologue savoureux sur le site de microblogging Twitter, comme le retranscrit avec malice le blog Les Experts : Serbie.

"J’ai jamais autant entendu parler de ces trucs de Twitter, de followers, de fans que ces jours-ci. Je croyais que c’était un truc d’adolescents", a-t-il expliqué. "Mais là, je commence à comprendre la dimension recherchée par les hommes publics. Moi, je suis naïf, je trouve ça impudique, qu’on puisse raconter sa vie à tout le monde, c’est pas comme ça qu’on a été éduqué et qu’on a vécu."

"C'est une perte d'énergie"

Durant la compétition, plusieurs joueurs des Bleus, dont certains cadres (Jérôme Fernandez, Daniel Narcisse, Thierry Omeyer) ont continué à envoyer des messages, parfois pour ne rien dire... Vendredi soir, le gardien français a ainsi twitté : "Défaite contre la Hongrie :-(". A mots plus ou moins couverts, Onesta a semblé regretter la twittophilie qui a gagné les "personnages publics" mais également ses joueurs.

"Et donc, tout la journée, ces mecs-là, "ffsshwiitt", c’est parti, on sort de réunion, "ffsshwiitt", on va à l’entraînement, "ffsshwiitt", dans le bus, "ffsshwiitt". Tu te dis : "sans déconner". Mine de rien, c’est quelque chose sur lequel il faut que tu sois concentré, alors que c’est pas la préoccupation majeure du sportif qui prépare une compétition. Or, toute la journée, il faut qu’il balance des trucs, et tu te dis quand même, c’est une perte d’énergie." Onesta serait-il favorable à une interdiction de Twitter ? "Moi, je suis pas du style à imposer quoi que ce soit, c’est pas en l’empêchant qu’on va résoudre nos problèmes."

Pour autant, Onesta sait que le site de microblogging n'est pas la cause de tous les maux bleus. "Mais c’est pas Twitter qui nous a fait perdre hier (vendredi). Le gardien hongrois s’appelait pas comme ça." Pour leur premier match dans le tour principal, les Bleus affrontent la Slovénie, dimanche (18h15). Pour le moment, aucun joueur n'a osé le twitter.