Natation : à quoi sert le petit bassin ?

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DEBAT - Y'en a que pour les compétitions en grand bassin. Et le petit alors ?

Les championnats du monde de natation en petit bassin ont débuté mercredi à Istanbul dans l'indifférence la plus totale. Quelques nageurs français comme Amaury Leveaux, Florent Manaudou ou Frédérick Bousquet ont quand même glissé bonnet et maillot de bain dans leur valise, histoire de représenter la France. Mais au fait, à quoi ça sert ces compétitions en petit bassin ?

Deux mondes bien à part. Ces compétitions ont une raison d'être indépendamment. Les habitués du chlore ont tous testé un jour les deux terrains de jeux. Sur 25 mètres, on s'amusait toujours à pousser très fort sur ses jambes à chaque fin de longueur. Sur 50 mètres en revanche, on manquait d'oxygène aux 40 mètres et on s'arrêtait pendant une bonne minute à la fin de la première longueur, histoire de reprendre une bonne respiration. Mais chez les pros, qu'est-ce que ça change ? "Si on voulait comparer, il y a autant de différences qu'entre la terre battue et le gazon au tennis", explique Lionel Horter, directeur des équipes de France de natation. "Il y a beaucoup plus de parties techniques à causes des virages". Si on prend le 100 mètres, un nageur passera 20 à 30 mètres sous l'eau lors des deux coulées en grand bassin. En petit bassin, il sera immergé pendant près de 60 mètres !

Une bonne préparation. Les compet' en petit bassin sont surtout une très bonne répétition. "Ce n'est pas une fin en soi les championnats du monde en petit bassin", affirme Lionel Horter. "Les nageurs s'en servent pour préparer les grands rendez-vous qui ont lieu dans des bassins de 50 mètres". Pour les meilleurs d'entre eux, la prochaine grosse échéance, c'est Barcelone où auront lieu les championnats du monde, du 19 juillet au 4 août 2013.

Florent Manaudou s'est imposé sur 50 m à Chartres :

Des records plus durs à battre. Depuis le 14 mars 2009, la Fédération internationale de natation (FINA) interdit les combinaisons en polyuréthane. Malgré l'avis de nombreuses fédérations nationales, la FINA a décidé de conserver tous les records du monde établis avec ces fameuses combinaisons. Les meilleurs chronos ont une durée de vie beaucoup plus longue qu'avant. Grâce au polyuréthane, les nageurs avaient surtout une meilleure résistance sous l'eau. "En petit bassin, les records sont encore plus dures à battre", regrette Lionel Horter.  

Manaudou

Des spécialistes chez les Bleus ? La France est l'un des rares pays qui oblige ses nageurs à se qualifier en grand bassin pour des compétitions en… petit bassin. Résultat, les Bleus ne sont pas vrais spécialistes sur des longueurs de 25 mètres. "Quand on fait partie des meilleurs du monde en grand bassin, on est de toute façon bien armé en petit bassin", nuance toutefois Lionel Horter, directeur des équipes de France de natation. Jeudi, Florent Manaudou a d'ailleurs confirmé ces dires en signant le 2e meilleur temps des séries sur 50 m nage libre.

Une compétition au rabais. Avec une exposition médiatique quasi inexistante et moins de têtes d'affiche (la France n'a pas envoyé Yannick Agnel ou Camille Muffat par exemple), la reconnaissance de ces championnats du monde en petit bassin en prend forcément un coup. "Sur un palmarès, un titre de champion du monde en petit bassin, c'est toujours important", défend Lionel Horter. Mais par rapport aux grandes compétitions…