Mormeck peut-il être champion du monde ?

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LA POLEMIQUE - Le boxeur français défie le cadet des Klitschko, samedi, chez les lourds.

Jamais, dans l'histoire de la boxe, un Français n'a été champion du monde chez les lourds, la catégorie-reine du "noble art". Georges Carpentier, en 1921, et Lucien Rodriguez, en 1983, ont tous les deux échoué. Jean-Marc Mormeck, opposé samedi, à Düsseldorf, en Allemagne, à Vladimir Klitschko, peut-il le faire ? Les avis sont partagés.

Christophe Lamarre, du service des sports d'Europe 1

"Jean-Marc Mormeck n'est jamais aussi fort que dans l'adversité. Les parieurs, les spécialistes le jouent perdant. Raison de plus pour se méfier. Mormeck est courageux et surtout, orgueilleux. Sur dix combats face a Klitschko, il en perdra neuf mais peut gagner une fois. Ce sera peut-être samedi soir. D'autant que la boxe est aussi, et surtout, un jeu d'échecs, d'esbroufe et de manipulation mentale. Après s'etre entraîné avec Kevin Rooney, l'ancien coach de Mike Tyson, Mormeck a annoncé qu'il avait pris un autre entraîneur depuis un mois. Le clan Klitschko était persuadé que Mormeck allait boxer comme "Iron Mike" : "je frappe, je me désaxe, je frappe, je me désaxe, etc." Tsanko Dobrekov est donc son nouvel entraîneur. Ce Bulgare inconnu au bataillon mondial peut créer le doute chez Klitschko, dont le mental est réputé fragile comme le verre. Ce "coup du parapluie Bulgare" sera peut-être fatal a Klitschko..."

Nicolas Rouyer, de la rédaction d'Europe1.fr

"A quelques heures du combat, la cote des bookmakers n'est pas le seul chiffre en défaveur de Mormeck. La pesée de vendredi a confirmé le grand écart : l'Ukrainien est plus lourd de 13 kilos (111 kg contre 98 kg). Mais il est surtout plus grand (1,98 m contre 1,81 m) et bénéficie d'une envergure plus élevée de 18 cm (2,06 m contre 1,88 m). Mais la boxe n'est pas qu'une affaire de chiffres. C'est aussi une question de routine. Et là encore, Klitschko impressionne, lui qui va disputer samedi, dans son pays d'adoption, l'Allemagne, son 20e combat avec un titre mondial en jeu. Champion dans la catégorie depuis 2006, il visera un cinquantième succès par K.-O. Mormeck, lui, n'a plus disputé un titre depuis novembre 2007 et c'était chez les lourds-légers. Il a décidé de relever le défi des lourds. "J'ai choisi d'être là. J'ai réussi une partie de mon pari", a déclaré le Français, qui s'est préparé comme jamais. Il est à craindre que se présence (et, on l'espère, sa résistance) sur le ring, soit, à 39 ans, le seul exploit qu'il réalisera samedi.