Montpellier montre son caractère

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Régis AUMONT , modifié à
Dos au mur après son non match en Suisse dix jours plus tôt, Montpellier a réussi à refaire son retard de cinq buts dimanche à l'Arena en prenant le dessus sur Schaffhausen au terme d'une partie irrespirable (35-27). Grâce notamment à Accambray, qui a signé un retour gagnant, Tej et Guigou, les champions de France poursuivent donc leur rêve européen. Les voilà à la table des très grands en quarts de finale de la Ligue des champions.

Dos au mur après son non match en Suisse dix jours plus tôt, Montpellier a réussi à refaire son retard de cinq buts dimanche à l'Arena en prenant le dessus sur Schaffhausen au terme d'une partie irrespirable (35-27). Grâce notamment à Accambray, qui a signé un retour gagnant, Tej et Guigou, les champions de France poursuivent donc leur rêve européen. Les voilà à la table des très grands en quarts de finale de la Ligue des champions. Montpellier a tremblé mais Montpellier est passé. Voilà résumé les deux heures de match livrées par les Montpelliérains contre Schaffhausen. Petit Poucet avec Sarajevo des huitièmes de finale de la Ligue des champions, les Suisses ont fait souffrir les champions de France jusqu'à la dernière minute de l'acte 2 disputé dimanche après-midi dans l'Hérault. Passés près de l'explosion à Winterthur (26-31) dix jours plus tôt, les partenaires de Nikola Karabatic ont réussi à se sortir du piège helvète de justesse, évitant ainsi une élimination prématurée qui aurait évidemment fait tâche dans le carnet de route de l'ambitieux club du président Molines. Obligés de battre leurs hôtes d'un jour sur une marge minimum de cinq buts, les Montpelliérains sont passés par tous les états dans une salle qui a répondu à l'appel des joueurs de remplir son rôle de huitième homme. Ainsi après vingt minutes, et une démonstration de puissance de sa base arrière Accambray-Karabatic-Kavticnik, Montpellier avait déjà refait son retard, menant de six longueurs grâce à un but du revenant Wissem Hmam (15-9, 21e). Tout fonctionnait alors dans les rangs héraultais au point d'atteindre la mi-temps avec une avance de sept unités et surtout 21 buts inscrits (21-14, 30e). Canayer: "La force des grandes équipes, c'est d'assumer" Rien n'était fait pour autant et les Suisses, portés par le bras de l'intenable slovaque Kukucka, montraient dès le retour des vestiaires qu'ils bougeaient encore. A l'inverse, les locaux accusaient le coup, multipliaient les bévues et voyaient revenir au galop leurs adversaires dans le rétroviseur (22-19, 37e). Pendant plus de dix minutes, Issam Tej et Michaël Guigou étaient les seuls à trouver le chemin des filets quand la base arrière, si merveilleuse lors de la première demi-heure, balbutiait son handball. Heureusement pour le MAHB, son trio magique retrouvait le déclic et, tour à tour, Accambray, Kavticnik et Karabatic refaisaient parler la poudre (30-22, 47e). Montpellier avait de nouveau sa qualification en poche, ne restait plus qu'à gérer son avance. Ce fut fait, non sans mal, du fait notamment de situations de supériorité numérique mal négociées. Et Guigou, au service du collectif en première période, redevenait le magicien de Malmö en inscrivant trois des quatre derniers buts dans le money-time. C'est d'ailleurs le malicieux ailier gauche qui scellait la victoire des siens d'un improbable tir en angle fermé à l'aile...droite (35-26, 59e). Le dernier but suisse n'était qu'anecdotique. Les champions de France pouvaient célébrer leur premier vrai retournement de situation dans leur nouvel écrin, une référence qui leur servira sans doute à l'avenir. Rassuré par la prestation de ses hommes, Patrice Canayer en profitait devant les caméras de Sport+ pour réitérer les ambitions de son club, candidat au Final Four de Cologne cette saison encore. "Ils auraient pu nous tuer à l'aller, ils ne l'ont pas fait, analysait le technicien languedocien. Il ne fallait pas nous donner une deuxième chance. Certains prennent ça pour de l'arrogance mais on a le courage de se fixer des objectifs élevés. Alors, des fois, ça nous joue des tours parce que dès qu'on trébuche un peu on nous critique. Mais la force des grandes équipes, c'est d'assumer." Les grandes équipes, Montpellier va donc continuer de les côtoyer dans cette Ligue des Champions. Tous les cadors ayant franchi l'écueil des huitièmes de finale, les agapes à venir s'annoncent savoureuses. Au prochain tour, les Montpelliérains, qui ne peuvent tomber sur Kiel, Ciudad Real ni Tchekhov en leur qualité de premiers de groupe, croiseront les Espagnols de Barcelone ou les Allemands de Rhein-Neckar Löwen, d'Hambourg ou de Flensburg. Place aux choses sérieuses.