Monfils est grand

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Régis AUMONT , modifié à
Après avoir notamment écarté cinq balles de match, Gaël Monfils a réussi un nouveau coup d'éclat, samedi au Masters 1000 de Bercy, en se payant Roger Federer dans une demi-finale de haute intensité. Le Parisien s'est imposé à l'issue d'un bras de fer de 2h41 (7-6, 6-7, 7-6). Dimanche, Monfils affrontera Robin Söderling, tombeur un peu plus tôt de Michaël Llodra (6-7, 7-5, 7-6).

Après avoir notamment écarté cinq balles de match, Gaël Monfils a réussi un nouveau coup d'éclat, samedi au Masters 1000 de Bercy, en se payant Roger Federer dans une demi-finale de haute intensité. Le Parisien s'est imposé à l'issue d'un bras de fer de 2h41 (7-6, 6-7, 7-6). Dimanche, Monfils affrontera Robin Söderling, tombeur un peu plus tôt de Michaël Llodra (6-7, 7-5, 7-6). La sixième fut la bonne. Et de quelle manière ! Battu cinq fois sur cinq par Roger Federer avant de le croiser ce samedi après-midi à Bercy, Gaël Monfils a enfin réussi à mater le maître, à la grande satisfaction d'une bonne partie du public parisien. A peine remis de leurs émotions vécues lors de la première demi-finale entre Michaël Llodra et Robin Söderling, les spectateurs du Palais omnisports de Paris-Bercy ont assisté à un autre bras de fer épique, remporté par le Français qui, après 2h41 de lutte (7-6, 6-7, 7-6), a validé son billet pour une deuxième finale consécutive dans le Masters 1000 parisien. Federer ne remportera donc pas encore cette année l'un des rares Masters 1000 qui lui résiste encore. Le n°2 mondial est pourtant passé très près de sa première finale à Bercy, mais n'a converti aucune de ses cinq balles de match obtenues à 6-5 dans la troisième manche. Un match qui se sera joué sur des détails, mais qui semblait pourtant avoir penché dans la balance du Bâlois qui, au début du troisième set, avait réussi le premier break de la partie pour se détacher à 3-0. Mais Monfils a encore une fois fait preuve d'une foi inébranlable pour ne jamais lâcher, malgré une fatigue évidente, et finir par faire craquer le Suisse dans l'ultime tie-break. La "Monf" ramène tout ! Entré sur le court avec la volonté de "rester agressif", comme il l'avait confié la veille au soir, le n°2 français a tenu ses promesses, refusant de trop reculer malgré les accélérations efficaces de Federer sur une surface aussi rapide. Mais l'homme aux seize levées du Grand Chelem a mis du temps à trouver la mire et fut même inquiété sur son engagement dès le premier jeu du match. Les trois occasions manquées par le Français à cet instant furent les seules d'une première manche marquée par la relative facilité des serveurs à remporter leurs mises en jeu. Le tie-break témoignait de la difficulté des deux hommes à se départager, mais Monfils, après avoir sauvé une balle de set, raflait la mise en profitant d'une faute en coup droit (7-6 [7]). Le deuxième set continuait de faire la part belle aux serveurs, jamais inquiétés sur leurs mises en jeu, et s'achevait sur un nouveau jeu décisif cette fois-ci survolé par Federer, dont le jeu offensif était récompensé (6-7 [1]). Pour la première fois du match, Monfils, qui s'apprêtait à disputer son troisième match en trois sets en trois jours, montrait des signes de fatigue. Et pourtant, mené 0-3, puis 1-4, il trouvait les ressources, en s'arrachant sur chaque balle, pour revenir à hauteur (4-4). A 5-6, cinq fois il faisait face à une balle de match sur son engagement, mais à chaque coup il s'en sortait, parfois avec l'aide d'un Federer lassé de voir toujours revenir la balle dans sa partie de terrain. L'histoire de ce match voulait que la décision se fasse sur un énième jeu décisif, et sur ce coup la "Monf", porté par le public, arrachait la victoire sur sa première occasion, d'un service gagnant qui l'envoyait pour la deuxième fois d'affilée en finale de l'événement parisien (7-6 [4]). Alors que Llodra était passé avant lui à un point de la finale, Monfils a connu une fortune diverse, échappant à la défaite pour un petit point également. L'histoire retiendra, au-delà du samedi exceptionnel offert par les deux Français, que pour la troisième année consécutive à Bercy, un Tricolore va disputer la finale. Et Monfils, qui n'avait pas réussi l'an dernier face à Novak Djokovic à emboîter le pas de Jo-Wilfried Tsonga, a très envie de rectifier le tir. Söderling est prévenu.