Mais où vont les Bleus de Saint-André ?

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PLAN DE JEU - A la veille du match contre l’Ecosse (samedi à 18h), la stratégie de Philippe Saint-André est difficilement lisible.

Près de 70 joueurs utilisés et 11 charnières testées en un peu plus de deux ans par Philippe Saint-André. Le constat est là. Malgré les deux victoires face à l’Angleterre et à l’Italie, le XV de France a rechuté contre le pays de Galles, il y a quinze jours lors du troisième match du Tournoi des six nations. Pire, le plan de jeu du sélectionneur ne semble pas toujours très compréhensible.

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Du mal à trouver un XV type. Pour se justifier, Philippe Saint-André invoque souvent les blessures ou la lourdeur des calendriers. "C’est un peu le management de la pièce en l’air", accuse de son côté Eric Blanc, ancien joueur et aujourd’hui consultant pour Europe 1. "Ils brassent énormément de joueurs et ne sont toujours pas sûrs de la hiérarchie". Le meilleur exemple, c’est le turnover incessant au poste de demi d’ouverture. Quand Saint-André reprend l’équipe de France il y a deux ans, il souhaite installer Frédéric Michalak. Après une bonne tournée en Argentine, il s’écroule face aux Blacks. Exit Michalak, bienvenue Rémi Talès. Camille Lopez sera ensuite aussi rapidement appelé qu’écarté. Et en 2014, Jules Plisson est le nouveau n°10 des Bleus. Mais pour combien de temps ?

Des choix parfois étranges. S’il semble hésiter à certains postes, Philippe Saint-André peut aussi se contredire. "Il remet très vite en cause des joueurs qu’il a fait roi", estime Eric Blanc, soulignant des changements parfois étonnants. "Il sort Louis Picamoles du groupe alors qui ne le méritait pas. Même s’il en a un peu bavé contre les Gallois, il a été l’un des meilleurs depuis le début du tournoi". Mêmes doutes concernant cette la titularisation de Sébastien Vahaamahina au poste de flanker. "Il compte 11 sélections avec les Bleus. Il a joué tout le temps en deuxième ligne. Et là, Saint-André l’installe en 3e ligne et il doit être le sauveur de la patrie".

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Pas de frisson avec cette équipe. La victoire sur le fil contre les Anglais et la balade italienne ne sauraient gommer aussi vite une année 2013 catastrophique. "L’équipe de France, c’est de la porcelaine", lâche le consultant Europe 1 Eric Blanc. "Ce n’est pas parce qu’on a gagné les deux premiers matches du tournoi qu’on a trouvé une équipe". Si la France semble avoir travaillé la conquête, ça coince du côté des lancements de jeu. "On voit une équipe de France qui balbutie son rugby, qui perd beaucoup trop de ballons", analyse encore Eric Blanc. "Les Bleus manquent aussi d’efficacité. Ça fait quand même beaucoup de chantiers. Et puis cette équipe de France ne m’émeut pas, elle ne me donne aucun frisson. Et au-delà des victoires ou des défaites, je ne vois pas où on va".

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