Les coulisses du vestiaire des Bleus

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EURO - Les joueurs et le staff ont eu une explication musclée après la défaite contre la Suède.

Il est 22h40, mardi soir. Battus (2-0), humiliés par les Suédois pour leur dernier match de poule, les joueurs de l'équipe de France rentrent au vestiaire, tête basse. Normalement, les mots entre l'entraîneur et ses hommes restent privés. Mais le syndrome Knysna et le naufrage lors de la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud ont changé la donne. Jeudi matin, le quotidien L'Equipe a révélé le contenu de la discussion d'après-match.

Alou Diarra tire le premier

L'Equipe

Pas forcément irréprochable sur le terrain, Alou Diarra ne s'est toutefois pas ménagé face aux Suédois. En rentrant dans le vestiaire de l'équipe de France, il était furieux selon des informations du journal L'Equipe. "On n'a pas le droit de jouer comme ça, de montrer un tel visage. On doit faire plus", a lâché le défenseur marseillais. La tension monte, les joueurs s'invectivent mais aucune insulte n'aurait été proférée.

Sorti le premier, Hatem Ben Arfa aurait eu un comportement qui n'a pas plu à Laurent Blanc. "Hatem, tu n'as qu'à appeler ta famille pendant que tu y es !", lance le sélectionneur à son joueur, visiblement plus intéressé par son téléphone portable que par la discussion. Mercredi en conférence de presse, Florent Malouda n'a pas cherché à cacher aux journalistes ce qui s'était passé dans le vestiaire. "On s'est lancé des missiles", a même confessé le joueur de Chelsea. "Normal, dans un vestiaire il faut quelquefois s'envoyer des rafales. On était énervés par rapport à la prestation d'ensemble", poursuit Malouda qui reconnaît quand même que les "vieux démons" ont refait surface. Par vieux démons, il faut comprendre Knysna et toutes les tragédies sud-africaines… 

Malouda : "il faut s'envoyer des rafales" :

 

Laurent Blanc n'a pas cherché à cacher cette discussion d'après-match, mercredi en conférence de presse. "Oui, ça a été chaud. Ça existe toujours dans un vestiaire, et souvent après une défaite. Ça prouve qu'il y a eu une réaction. J'espère qu'il y en aura aussi sur le terrai, contre l'Espagne". Mais lui aussi a cherché à dédramatiser la situation : "après, on s'est refroidi avec une bonne douche… Ce n'était pas de la cryothérapie mais on a pris une bonne douche froide".

"Rien à voir avec Knysna"

Le message passé par le staff des Bleus est clair : oui pour un bon coup de gueule, mais attention à ne pas rouvrir des cicatrices trop douloureuses. Alain Boghossian, entraîneur adjoint des Bleus, s’est donc lui aussi attelé à désamorcer une situation qu’il juge "normale et positive". "Ce n’est pas du tout comparable à Knysna, je vous le dis de suite. Il y a eu des échanges dans le vestiaire, et c’est tout à fait normal". 

Blanc : "ça a été chaud" :

 

Et Boghossian d'en remettre une couche, jeudi matin : "c’est comme dans un couple, si vous ne vous dites pas les choses et que vous mettez tout sous le tapis, à un moment, ça explose. On peut maintenant rebondir. Ce qui s'est passé dans le vestiaire, j'espère que ce sera un plus pour le match de samedi".

Les vertus d'une telle discussion ne peuvent pas se mesurer en conférence de presse. Si un changement de comportement doit avoir lieu, ça sera contre l'Espagne. Mais après une telle prestation, certains joueurs peuvent déjà se faire du souci pour leur poste. Particulièrement critiqués après la rencontre, Samir Nasri et Hatem Ben Arfa ont peut-être joué leur dernier match de l'Euro.