Le cauchemar des fondeurs français

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Laurent DUYCK , modifié à
JO 2010 - Comme à Turin, les Français échouent au pied du podium lors du relais masculin.

JO 2010 - Comme à Turin, les Français échouent au pied du podium lors du relais masculin. Engagés dans le 50km départ groupé au programme de la dernière journée de cette quinzaine, Vincent Vittoz et Emmanuel Jonnier n'ont plus que cette seule chance de décrocher en course cette récompense olympique derrière laquelle ils courent depuis 12 ans. Les deux anciens du relais tricolore, bientôt 35 ans, ont de nouveau échoué, mercredi à Vancouver, dans leur quête de podium olympique. Comme à Turin quatre ans plus tôt, alors accompagnés de Christophe Périllat et Alexandre Rousselet, Vittoz et Jonnier ont terminé au pied du podium du relais 4x10 km, l'épreuve reine des fondeurs, à cette quatrième place qui rend plus cruelle encore la tristesse des champions. Cette fois-ci épaulés de Jean-Marc Gaillard et Maurice Manificat, 'Toz' et 'Manu' ont longtemps touché du doigt cette médaille avant qu'elle ne s'échappe, l'or revenant à la Suède, l'argent à la Norvège et le bronze à la République tchèque. Au vu du nombre de prétendants à ce podium olympique, cette quatrième place n'a rien de déshonorante. Mais elle est terriblement cruelle pour ces quatre garçons qui ont caressé ce rêve olympique toute la course. Premier relayeur tricolore, Gaillard a fait parler sa puissance dans un style classique qu'il maîtrise jusqu'à prendre la tête dans son dernier tour avant de tomber et perdre les 15 secondes de crédit accumulé sur la Finlande, la Suède, l'Allemagne et la Norvège. Qu'importe, Vittoz est lancé, toujours en classique, en deuxième position au coeur de ce groupe de cinq dans lequel la République tchèque de Lukas Bauer remplace rapidement la Finlande de Matti Heikkinen, à l'arrêt. Le meilleur fondeur tricolore de l'histoire assume ses responsabilités, attaque et fait exploser le groupe de tête qui se résume alors à trois nations : la France, la Suède et la République tchèque. Northug revenu du diable vauvert Parti avec cinq secondes de retard sur Anders Soedergren, Maurice Manificat, 23 ans et un bel avenir, revient rapidement sur le Suédois, bientôt rejoint par le Tchèque, ce trio collaborant efficacement pour reléguer l'Allemagne, la Finlande et la Norvège à près de 40 secondes. Un gouffre pour le commun des mortels mais pas pour Petter Northug, le leader de la Coupe du monde, qui s'était contenté jusqu'alors d'une médaille individuelle en bronze dans le sprint classique lors de ces Jeux de Vancouver. Le Norvégien a rapidement produit son effort pour déposer ses compagnons et revenir à une quinzaine de secondes du trio de tête à l'entame du dernier tour. Sentant la menace se préciser, Marcus Hellner, autre poids lourd du circuit mondial, se fait alors la belle pour s'envoler vers le titre olympique. Derrière, Emmanuel Jonnier et le Tchèque Martin Koukal piochent et se font rejoindre à quelques centaines de mètres de l'arrivée par l'ogre Northug, triple champion du monde l'hiver dernier à Liberec. Le sprint à trois pour l'argent et le bronze sera gagné par le Novégien, le bronze revenant au Tchèque, réputé bon sprinteur. Jonnier lui s'écroule dépité dans l'aire d'arrivée. A bout de souffle. Mais pas au bout de sa peine, immense comme l'effort produit par ces quatre fondeurs français qui méritaient mieux que cette quatrième place qui ne se transformera pas en bronze, la réclamation déposée par la France et la République tchèque, qui accusaient la Norvège d'être entrée dans la zone de départ avec deux paires de skis, n'ayant pas abouti. Une décision qui laisse les Français à leurs regrets...