La H Cup au banc d'essai

  • Copié
Par Laurent Duyck , modifié à
Seulement deux journées de H Cup disputées et déjà trois équipes françaises - Castres, fusillé par O'Gara, le Racing-Métro 92, surpris à Edimbourg, et Montpellier, mal réveillé à Bath - toutes sans victoire, ont déjà hypothéqué leurs chances de se qualifier pour les phases finales. Une déprime à laquelle a échappé le Biarritz Olympique en signant sa première victoire de la saison à domicile aux dépens des Saracens.

Seulement deux journées de H Cup disputées et déjà trois équipes françaises - Castres, fusillé par O'Gara, le Racing-Métro 92, surpris à Edimbourg, et Montpellier, mal réveillé à Bath - toutes sans victoire, ont déjà hypothéqué leurs chances de se qualifier pour les phases finales. Une déprime à laquelle a échappé le Biarritz Olympique en signant sa première victoire de la saison à domicile aux dépens des Saracens. DANS LE VESTIAIRE DE... : Biarritz On peut être bon dernier du Top 14 et encore en course pour les phases finales de la H Cup, contrairement à d'autres (voir la stat ci-dessous). C'est l'enseignement de ce deuxième week-end européen. Battu la semaine dernière sur la pelouse des Ospreys (28-21), le Biarritz Olympique, qui avait ramené du pays de Galles un point de bonus défensif qui comptera peut-être à l'heure du bilan, a préservé ses chances de qualification pour les quarts de finale en dominant les Saracens samedi à Aguiléra (15-10). Une première victoire toutes compétitions confondues cette saison à domicile qui permet au BO de rester à une longueur des Anglais et des Ospreys, tenus en échec à Trévise (26-26), dans la poule 5. "On a retrouvé une équipe compétitive sur tous les secteurs. On a dominé ces Anglais un peu partout. Ça a été un match très intense. Cette victoire va nous faire du bien sur le plan de la confiance. On avait vraiment besoin de cette victoire", se félicitait Fabien Barcella sur le site de la compétition à la sortie de son premier match à Aguiléra depuis le 14 avril 2010... Le symbole d'une équipe enfin à l'unisson qui, depuis la fin de la Coupe du monde, travaille au complet, seul Dimitri Yachvili manquant encore à l'appel. "Le vrai visage du BO, on l'avait déjà vu le week-end dernier, on avait tiré des enseignements positifs de cette défaite au Pays de Galles et quelque part on savait que c'est une victoire qui nous manquait pour conforter le travail", souligne Patrice Lagisquet, le directeur sportif du BO, sur Sud Ouest. Fort de cette victoire, le club basque peut désormais voir plus loin, que ce soit en H Cup ou en championnat. "La route reste encore très longue", prévient Barcella, conscient du gros programme qui attend son club d'ici la fin de l'année, un double affrontement contre Trévise décisif en H Cup et des rendez-vous face à Bayonne, le Racing-Métro, Montpellier, le Stade Français et Toulon en championnat. L'occasion de vérifier si le BO surfera sur ce "match référence" comme n'hésitait pas à le qualifier Lagisquet. LE JOUEUR : Ronan O'Gara (Munster) Cet homme est un tueur. Meilleur marqueur de points de l'histoire de la compétition (1221 points après les deux premières journées de cette saison 2011-2012), Ronan O'Gara vient d'ajouter deux nouveaux faits d'armes à sa légende d'une semaine sur l'autre. Déjà auteur du drop victorieux dans les arrêts de jeu le week-end dernier face à Northampton (23-21), l'ouvreur irlandais a récidivé samedi à Ernest-Wallon face à Castres, offrant là encore la victoire à son équipe après la sirène (27-24). "Les gars m'ont mis dans des conditions optimales pour que je passe ce drop. Je suis heureux pour le groupe d'avoir rempli ma part du travail en le passant", expliquait l'intéressé après la rencontre, toujours aussi modeste. Et pourtant, « Rog », son surnom en Irlande, c'est "la classe mondiale" comme en bavait d'admiration son jeune homologue castrais, Pierre Bernard. Le plus bel hommage revenait à son coéquipier, le talonneur Denis Fogarty, alors que l'avion du retour du Munster tournait en vain au-dessus de l'aéroport de Cork en attendant que le brouillard se dissipe : "Laissez Rog atterrir, il peut poser ce qu'il veut !" LA PHRASE : "Pierre peut dormir tranquille", Jacky Lorenzetti, le président du Racing-Métro 92 sur RTL Si pour la deuxième année consécutive le Racing-Métro 92 ne devrait pas sortir de la phase de poules de la H Cup, Pierre Berbizier n'en fera pas les frais, a cru bon d'insister Jacky Lorenzetti, le président du club francilien, interrogé dimanche sur RTL. Pour autant, ce dernier ne s'est pas épargné un léger rappel à l'ordre : "Cette année, on est, je crois, la plus belle attaque du Top 14. Par contre, on a perdu notre état d'âme, on a perdu notre moral, on a perdu un petit peu ce qui faisait notre esprit. A nous maintenant de faire en sorte que l'équipe se ressaisisse moralement". Et Lorenzetti d'ajouter : "Ceci dit, c'est un match qui va laisser des traces, il va y avoir une remise en cause, des explications". LA STAT : 4 Soit le nombre de victoires françaises sur les deux premières journées de la compétition, dont la moitié obtenue par le seul Stade Toulousain, seule équipe du Top 14 invaincue en H Cup. C'est la première fois depuis la saison 2000-2001 que la France présente un bilan aussi faible, seuls deux clubs français, Pau (quart-finaliste) et le Stade Français (finale), avaient alors atteint la phase finale. A noter que trois équipes, Castres (deux défaites), le Racing-Métro 92 (deux défaites) et Montpellier (un nul et une défaite), n'ont pas encore gagné, hypothéquant sérieusement leurs chances de se qualifier pour les quarts de finale.