L'Asvel devient raisonnable

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Thomas PISSELET , modifié à
Après une saison sans titre, Villeurbanne a décidé de changer de cap en revenant à plus de mesure, baisse du budget oblige. Tony Parker, désormais directeur des opérations basket du club, souhaite s'impliquer davantage dans les choix sportifs de l'Asvel et donnera "carte blanche" au nouvel entraîneur, Pierre Vincent. Qui s'appuiera toujours sur les jeunes.

Après une saison sans titre, Villeurbanne a décidé de changer de cap en revenant à plus de mesure, baisse du budget oblige. Tony Parker, désormais directeur des opérations basket du club, souhaite s'impliquer davantage dans les choix sportifs de l'Asvel et donnera "carte blanche" au nouvel entraîneur, Pierre Vincent. Qui s'appuiera toujours sur les jeunes. Villeurbanne a appris de ses erreurs. C'est en tout cas ce qui transpire du discours tenu par les dirigeants, Tony Parker en tête, lundi lors de la présentation du nouvel équipementier et du nouveau visage du club. Pierre Vincent, qui succèdera à Nordine Ghrib sur le banc de l'Asvel, n'était évidemment pas là puisqu'il dirige l'équipe de France féminine en Pologne, à l'Euro 2011. Mais le meneur de jeu des San Antonio Spurs, désormais directeur des opérations basket du club, lui a donné "carte blanche" pour le recrutement. "Il nous soumet les joueurs qu'il souhaite avoir dans son équipe l'année prochaine. Avec Laurent (Foirest), nous sommes les interlocuteurs des agents. Nous souhaitons travailler dans une confiance totale", a-t-il expliqué sur le site de l'Asvel. Cela ne veut pas dire que Villeurbanne va investir à tort et à travers sur des joueurs surcotés ou sans autre motivation que venir et prendre leur chèque. Les couacs Curtis Borchardt, Bobby Dixon ou Andrija Zizic ont été payés au prix fort, dans tous les sens du terme. La nouvelle politique du club, à savoir miser sur les jeunes, a été entamée la saison dernière et continuera. "Nous gardons nos cinq jeunes, a ainsi assuré dans Le Progrès Tony Parker. Kim Tillie ? Il est aujourd'hui à l'Asvel et nous allons tout faire pour le garder. Edwin (Jackson) a été très bon en fin de saison et nous voulons lui donner beaucoup plus de responsabilités. Nous avons aussi beaucoup d'espoirs avec (Jean-Charles) Livio. Notre souhait est qu'il signe professionnel cette saison." Un manque d'ambition, diront ceux qui ont été éblouis par le recrutement luxueux des deux dernières saisons. Un nouveau cap ordonné par une baisse sensible du budget, répondront les dirigeants rhodaniens, qui ne veulent plus brûler les étapes. Parker: "La saison prochaine sera une saison de transition""Comme Gilles (Moretton) l'a dit, nous avons une baisse de budget et je veux bien faire comprendre à tout le monde que nous ne sommes pas pressés, a ajouté "T.P.". Nous cherchons un « 1 » (meneur de jeu), un « 3 » (ailier) et un « 5 » (pivot) mais nous voulons prendre notre temps pour ne pas faire les mêmes erreurs que ces deux dernières années, quand nous nous sommes précipités, et pour choisir les bons joueurs et les bonnes personnes. Nous ne voulons pas prendre des mercenaires qui partent au bout d'un an. Les belles années de l'Asvel, qui dépensait beaucoup d'argent et surpayait les joueurs, c'est fini. Nos fans ne doivent pas s'inquiéter. Mais nous avons envie d'être malins par rapport à notre baisse de budget." Pour remplacer Mickaël Gelabale, qui veut retourner en NBA, Davon Jefferson, qui a voulu partir, Matt Walsh et Cliff Hammonds, qui ne rentrent plus dans les plans, l'Asvel va même devoir être très astucieuse, et surtout très convaincante, sur le marché des transferts. Cela passe par des objectifs. Une qualification pour l'Euroligue, dont Villeurbanne disputera le tour préliminaire grâce à sa wild-card, serait évidemment un plus. Et en Pro A ? "Pourquoi ne viser que les playoffs ?, a répondu Tony Parker. Parce que, avec les actionnaires, nous avons décidé de nous investir plus dans la nouvelle salle. Il est clair que c'est notre priorité. La saison prochaine sera une saison de transition." Pour retrouver enfin un peu de stabilité.