Incidents à Nice : Bastia plaide non coupable

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avec AFP , modifié à
SUITE - Le Sporting nie toute responsabilité dans les incidents qui ont émaillé la fin de rencontre à Nice.

La semaine footballistique a été marquée par une histoire de drapeaux qui ont mis le feu aux poudres. Mardi dernier, un drapeau de la "Grande Serbie" arrivé sur la pelouse du stade du Partizan à Belgrade via un drone a provoqué une bagarre et l'interruption de Serbie-Albanie en éliminatoires de l'Euro 2016. Samedi dernier, en Ligue 1 cette fois, un drapeau corse brandi par le deuxième gardien du Sporting club de Bastia a été à l'origine d'une bagarre mêlant joueurs et supporters de la Brigade Sud Nice. Dans les deux cas, les supporters adverses avaient été interdits de déplacement en raison d'antagonismes politiques et/ou régionaux. Mais cela n'a donc pas empêché les deux rencontres de dégénérer.

Les supporters niçois envahissent la pelouse :

"Pas un geste provocateur." Le Sporting club de Bastia a tenu à nier toute responsabilité dans ces incidents. "Nous n'accepterons en aucune façon que l'on puisse impliquer (...) le Sporting Club de Bastia dans ces incidents, ni que l'on puisse incriminer ou qualifier de "provocateur" notre gardien Jean-Louis Leca", a déclaré dans un communiqué le comité directeur du club bastiais. Selon lui, Leca a simplement "voulu manifester avec conviction et pacifiquement la fierté d'être ce qu'il est, à savoir un joueur corse qui remporte après 20 ans d'attente un derby ô combien important".

La Ligue a condamné ces événements dans un communiqué :

Ces incidents sont intervenus alors que, dans la semaine, la préfecture des Alpes-Maritimes avait banni "le port, la détention et l'utilisation de tout objet ou vêtement à l'effigie de la Corse ou d'un club sportif corse" dans le stade "Allianz Riviera" et ses abords le samedi 18 octobre". "La présence (du) drapeau dans l'enceinte du stade Allianz Riviera a uniquement constitué la réponse symbolique que le Sporting Club de Bastia a voulu apporter à l'arrêté surréaliste et liberticide du Préfet des Alpes-Maritimes qui, à quelques jours de la rencontre, avait jugé opportun de frapper d'interdit l'ensemble des objets à l'effigie de la Corse pour cette rencontre", a estimé le SCB. "Le drapeau en question, "fondement de notre identité insulaire et footballistique", avait été accroché "à l'intérieur du banc des remplaçants durant toute la rencontre", avant d'être récupéré en fin de match par le gardien Jean-Louis Leca souhaitant "aller communier avec ses coéquipiers", précise le club.

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Le ministre de l'Intérieur condamne. Depuis dimanche, les réactions de condamnations n'ont cessé d'affluer. Après le secrétaire d'Etat aux Sports dimanche, c'est le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a réagi aux événements de samedi soir, qui ont provoqué quatre interpellations. Pour le ministre, les débordements observés à Nice mais aussi à Lyon, où une bagarre a opposé des supporters de l'OL à des fans de Montpellier, "justifient pleinement les mesures d'interdiction ou d'encadrement très strict de déplacement de supporters prises par les pouvoirs publics". Ce sont des "comportements inacceptables qui n'ont pas leur place dans et aux abords des enceintes sportives", estime-t-il. Il a par ailleurs rappelé "l'ensemble des acteurs du monde du football, au premier rang desquels les clubs, à leurs devoirs, afin que, particulièrement dans le contexte de rencontres à risques, toute forme de provocation soit fermement proscrite". Le ministre ne cite pas ici le Sporting club de Bastia, mais il y fait semble-t-il clairement allusion...