Henry: "je me suis senti écarté"

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D. A. , modifié à
Sur Canal +, l'attaquant français est revenu sur la déroute des Bleus sans trop l'expliquer.

Sur Canal +, l'attaquant français est revenu sur la déroute des Bleus sans trop l'expliquer.On nous avait promis le grand déballage. Après la déroute des Bleus en Afrique du Sud, les langues allaient se délier et les coupables être désignés. Pourtant, à l'image de Patrice Evra sur TF1 un peu plus tôt, Thierry Henry n'a pas fait de révélations fracassantes au cours d'un entretien diffusé, vendredi, dans le Grand Journal sur Canal +, se bornant plus volontiers à évoquer son cas personnel."Je me suis senti écarté", a confié l'ancien capitaine des Bleus relégué sur le banc durant la Coupe du monde 2010 et bien muet jusque là, par qui ou quoi, je ne sais pas mais on ne me parlait plus comme avant. Avant j'étais sur le devant de la scène mais lorsque vous perdez votre crédibilité au sein d'un groupe, cela devient difficile. A un moment donné, la fierté d'un homme en prend un coup", a poursuivi l'attaquant français qui n'a toutefois pas remis en cause les choix de Raymond Domenech réfutant par ailleurs la thèse de l'auto-gestion par les joueurs. "Le coach dirigeait, a affirmé Henry, après que certaines personnes soient d'accord ou non, il y a un coach qui prend ses décisions et il faut les respecter. Je suis bien placé pour le savoir...".Ce que n'aurait pas fait Nicolas Anelka ? "Je pense que l'on se devait de montrer notre soutien car ces mots n'étaient pas les siens. C'est dans ce sens là qu'on voulait le soutenir, a réagi le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France (51 réalisations) à l'évocation des insultes qu'aurait proférées l'attaquant de Chelsea à l'encontre de Raymond Domenech. "N'aurait-on pas pu dialoguer avant, s'est interrogé Henry, il aurait peut-être pu être sanctionné pour la Coupe du monde mais rester avec nous". Dans un discours déjà entendu auparavant et volontiers confus, l'international tricolore s'est dit "frappé par cette une [de l'Equipe, ndlr]. Il [Nicolas Anelka] ronchonnait, je n'arrivais pas à entendre ce qu'il disait mais ce ne sont pas les mots de "Nico". Henry a-t-il réservé la teneur des propos de son coéquipier au chef de l'état, Nicolas Sarkozy, qu'il a rencontré jeudi ? L'entretien "s'est très bien passé", a seulement lâché le buteur français. "Je peux vous dire que je n'ai vu aucune bagarre" Et, comme Patrice Evra avant ou Eric Abidal après lui, Thierry Henry a réaffirmé la solidarité des 23 joueurs envers Nicolas Anelka. La décision de boycotter l'entraînement, avant le match France-Afrique du Sud, a été prise à "l'unanimité... sur "le moment" car "avec le recul, on peut dire que c'était peut-être une erreur", a toutefois confié Henry. Pas de quoi briser l'union sacrée qui semble jusqu'à présent entourer le groupe France. "Il y a toujours eu des affinités, maintenant, parler de clan, je ne pense pas, a expliqué le buteur français alors que de nombreux médias rapportaient des échauffourées entre certains joueurs. Tout le monde se parlait. Les nouveaux, on [les anciens) allait les voir pour essayer les aider. Je peux vous dire que je n'ai vu aucune bagarre. J'ai plutôt vu des gens venir remonter le moral des autres"... même Gourcuff", a rapporté Henry soulignant toutefois au passage un décalage entre l'ancienne et la nouvelle génération. "Quand j'étais plus jeune, dans le bus, j'attendais de voir où les anciens s'asseyaient pour m'asseoir. Quand j'étais à Monaco, Monsieur Tigana me demandait de ramasser les sacs et de porter les ballons. Aujourd'hui, limite c'est moi qui dois porter les sacs..." a-t-il regretté.S'il n'a pas encore officiellement mis un terme à sa carrière internationale, le joueur aux 123 sélections, qui a reconnu que l'équipe de France version Mondial 2010 n'avait pas été à la "hauteur", est revenu sur son aventure en Bleu. "Cela a été pour moi un plaisir et un honneur de porter ce maillot à chaque fois. J'ai toujours eu des frissons quand j'étais sur le terrain avec le maillot frappé du coq, quand j'entendais la Marseillaise", a confié Henry. "J'aurai toujours des frissons quand j'entendrai la Marseillaise (...) si jamais un jour je dois aller voir l'équipe de France jouer, regarder des anciens coéquipiers, aller supporter mon pays, mon équipe".Lire aussi : Tout sur le fiasco des Bleus