Hand : et maintenant, place au jeu ?

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avec agences , modifié à
HAND - Les joueurs de Montpellier peuvent désormais entrer en contact avec leur club.

La cour d'appel de Montpellier a décidé jeudi de lever le contrôle judiciaire pesant sur les cinq joueurs du MAHB : les frères Nikola et Luka Karabatic, le Serbe Dragan Gagic - qui avait déjà obtenu mercredi une levée partielle de son contrôle -, le Tunisien Issam Tej et le Slovène Primoz Prost. La première conséquence de cette décision est que ces cinq joueurs vont pouvoir à nouveau entrer en contact avec leur club. Mais pour la question d'y jouer, rien n'est moins sûr. Désormais libérés de leur contrôle judiciaire, les joueurs vont pouvoir s'expliquer avec leurs dirigeants, sur l'épisode des paris mais également sur leur avenir professionnel. S'il les privait de toute communication avec leur club, le contrôle judiciaire les protégeait également d'une rupture de leur contrat de travail. En effet, la procédure empêchait jusqu'à présent tout licenciement sans entretien préalable. Ce n'est désormais plus le cas.

Les quatre joueurs reçus mardi

Nikola Karabatic portrait (930x620)

Et, après avoir convoqué Gagic pour un entretien préalable à une éventuelle mesure disciplinaire le 7 novembre prochain, le club n'a pas tardé à indiquer qu'il recevrait les quatre autres joueurs dès mardi prochain. "Le club recevra individuellement les joueurs concernés, au demeurant actuellement en arrêt maladie, pour recueillir leurs observations sur les faits et décidera des suites contractuelles pouvant en résulter dans le strict respect des règles de droit", explique le club dans un communiqué.

Il dit vouloir établir "si des joueurs de son effectif ont participé à des paris sportifs, en violation de leur contrat de travail, et de surcroît sur la défaite de leur équipe, même à la mi-temps". Le MAHB souligne que ces paris contreviennent "aux règles essentielles d'éthique et de morale auxquelles il est profondément attaché". Concernant les paris, ni les textes de la Fédération française de handball, ni ceux de la Ligue nationale n'interdisaient, à l'époque des faits, les paris "en dur", c'est-à-dire chez les buralistes, contrairement aux paris en ligne. En revanche, les contrats de travail des joueurs stipulent que les paris, sous quelque forme qu'ils soient, sont interdits aux joueurs comme à leur entourage.

Vers un licenciement des mis en cause

Les frères Karabatic à l'entraînement (930x620)

Evoquant dans les colonnes du quotidien L'Equipe l'entretien avec Gagic, le président du club, Rémy Lévy, explique que celui-ci "pourrait déboucher sur zéro sanction et donc un retour immédiat dans le groupe, ou bien une sanction pouvant aller du simple avertissement au licenciement". Le suspense vaut évidemment surtout pour Nikola Karabatic. La star du handball tricolore n'a pas apprécié que son club ne lui apporte pas un total soutien au moment de cette affaire. Le divorce semble consommé entre les deux parties et le licenciement semble même la solution retenue par les dirigeants, d'après le site sports.fr.

Selon le quotidien Libération, Nikola Karabatic "lorgnerait" même du côté de Barcelone, vainqueur de la Ligue des champions en 2011. Interrogé sur cette destination le 16 octobre dernier par France 3, le double champion olympique avait alors répondu "d'autres exemples de bêtise et de rumeurs ?", comme le note le site montpellier-journal.fr.

En attendant de retrouver les terrains, Karabatic n'en a pas encore fini avec la justice. Le 7 novembre prochain, son frère et lui sont convoqués pour un entretien devant le magistrat instructeur. C'est à cette même date que Gagic est convoqué par le MAHB. Depuis le début de cette affaire, le 26 septembre dernier, le quadruple champion de France en titre n'a gagné que deux de ses huit matches, pour un nul et cinq défaites, trois en Ligue des champions et deux en D1. Pour le club héraultais, il est vraiment temps que le jeu reprenne ses droits.