Graille : "c'était nécessaire"

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Nicolas ROUYER (avec la rédaction d'Europe 1) , modifié à
LIGUE 1 - L'ancien président du PSG soutient le plan anti-violence de Robin Leproux.

LIGUE 1 - L'ancien président du PSG soutient le plan anti-violence de Robin Leproux.Les supporters du PSG, Francis Graille les connaît très bien, presque trop bien. Lors de sa deuxième - et dernière - saison à la tête du club, en 2004-05, les associations de supporters des virages du Parc des Princes lui avaient causé bien des tourments, exigeant très tôt sa démission et celle de Jean-Pierre Larrue, le responsable de la sécurité. Pourtant, les mesures qu'ils entendaient prendre - notamment sur l'identification des supporters en déplacement - s'apparentent aujourd'hui à des mesurettes comparées à ce que Robin Leproux a annoncé mardi, avec la fin des abonnements à Boulogne et à Auteuil et l'attribution aléatoire des places."À l'époque, on a essayé tout ce qu'était possible, notamment faire des cartes nominatives avec la photo, et on s'était fait traiter de fachos, a expliqué Francis Graille, mardi, dans Europe 1 Foot. Aujourd'hui, c'est triste vu les circonstances, mais il y a une opportunité d'aller au bout." Et quand Francis Graille parle d'aller au bout, il pense avant tout à la suppression de l'ambiance clanique qui règne au Parc des Princes. "Les supporters, ils viennent pour supporter une tribune ou un club ?, interroge-t-il ironiquement. Alors, qu'il soit dans la tribune de droite ou de gauche, blanche ou colorée, multicolore, ils devraient être avant tout des supporters du club. (...) Les associations de supporters ont tué l'ambiance qui y avait en se montant les unes contre les autres."Ecoutez Francis Graille (au micro de Jean-Charles Banoun):Lors de son passage à la tête du club, Francis Graille avait pu mesurer la difficulté d'imposer son point de vue aux associations, qui avaient notamment provoqué l'interruption de PSG-Metz en lançant plusieurs dizaines de fumigènes sur la pelouse, le 18 décembre 2004. "C'est un long processus qui s'est passé, un abandon au fil du temps de l'animation du Parc qui a été donné aux associations, qui se sont multipliées et qui ont pris un pouvoir. Et le pouvoir, ça s'exerce. Aujourd'hui, on assiste à une lutte de pouvoirs entre deux kops qui veulent accaparer le Parc, et il y a un troisième larron, le club, qui a décidé de reprendre le pouvoir et je pense que c'était nécessaire.""Il faut en passer par là, c'est allé trop loin"Sans s'attarder sur les détails du plan décidé par le PSG, Francis Graille salue néanmoins la volonté d'action de Robin Leproux. "Il faut d'abord le saluer car il faut être courageux pour se coltiner les supporters. Il tente quelque chose. (...) Il faut en passer par là, c'est allé trop loin." S'il stigmatise la multiplication des associations dans les clubs, Francis Graille n'en oublie pas pour autant de souligner la responsabilité des pouvoirs publics. "Ce n'est pas à un président de club de faire le ménage autour du stade. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer. Il y a des lois, notamment sur les interdits de stade, et on n'a pas besoin d'en faire d'autres." Et Francis Graille de confier son inquiétude sur l'ensemble du "supportérisme" en France. "Ce qui arrive au PSG peut arriver demain n'importe où, si on n'y fait pas attention."